Une soixantaine de participants au rendez-vous

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C’est Mercredi dernier que l’exposition artisanale de la wilaya de Ghardaïa à Béjaïa a ouvert ses portes. L’ouverture officielle s’est faite en présence de nombreuses personnalités officielles de la région. Ainsi, cette manifestation qui a été organisée par la Chambre de l’Artisanat et des Métiers de Béjaïa, a été déclarée officiellement ouverte par les nombreuses personnalités qui se sont déplacées à cette occasion.

Parmi elles, les deux directeurs des chambres de l’Artisanat de Béjaïa et de Ghardaia, le directeur du Tourisme de la wilaya de Béjaïa, le directeur général du Port de Béjaïa qui accueille la manifestation, le responsable de la Capitainerie du Port, le maire d’Amizour, etc. Les absents ont été immédiatement remarqués : pas de représentation de la wilaya, ni de l’APW, ni de l’APC de Béjaïa. Le mouvement associatif semble avoir déserté les lieux, et le public, comme à l’accoutumée, semble ne pas avoir été suffisamment informé.

C’est sous une chaleur torride et un taux d’humidité exceptionnellement élevé que l’exposition a été ouverte. Près d’une soixantaine d’exposants de Ghardaïa sont venus honorer l’événement par leur présence. Parmi eux, trois communautés étaient présentes, dans une atmosphère bon enfant. Aucune trace des tensions que vit actuellement la région du Mzab n’a été ressentie. Ainsi, les trois principales communautés de Ghardaïa ont été représentées à cette manifestation culturelle et artisanale, chacune d’elle montrant son savoir-faire ancestral et ses talents d’innovateur. Il y a parmi eux des mozabites, des chaanbis et des touaregs, venus des différentes villes et villages de Ghardaïa, dont Tagherdeyt, Berriane, Beni Isguen, Melili, Lemnea, Bounoura, etc.

Parmi les produits présentés au public, figure au premier plan les tapis de Ghardaïa et des autres villes du Mzab. Il y a aussi des robes, burnous, couvertures, nappes et napperons, etc. Tassadit a particulièrement excellé dans la couture et la broderie, exposant des produits d’une rare finesse. Le savoir-faire ancestral a été transmis et développé par cette artiste hors-pair. N’étant en rien Kabyle elle-même, ses parents ont décidé de la prénommer Tassadit, du nom d’une parente et alliée venue de Kabylie, des décennies plus tôt. Le destin a ensuite voulu qu’elle épouse un Kabyle, et ils vivent heureux avec leurs quatre enfants. Elle est particulièrement fière de «la Kabylie qui a donné de grands hommes à notre pays». Pour elle, il n’y a pas de différence entre nous tous, et nous avons besoin les uns des autres pour être plus forts. C’est aussi le discours que développent les autres exposants qui ne veulent pas faire la distinction entre les régions, en rappelant que «nous appartenons tous à ce grand pays qu’est l’Algérie».

On trouve un peu de tout dans cette exposition, même si certains produits proposés restent relativement chers. Un tapis proposé à dix-neuf mille dinars, fait entièrement à la main et à la manière traditionnelle, a demandé un mois de travail pour sa confection. Le prix dans ce cas est largement justifié. C’est le cas de la majorité des produits artisanaux. C’est souvent le seul gagne-pain de ces familles qui, en plus, travaillent à la maison, ne disposant ni d’ateliers ni d’espaces propices au travail dans de bonnes conditions. Le fait qu’elles réalisent tous ces produits devrait nous inciter à leur rendre hommage et à les soutenir au maximum. Parmi les innovations que nous avons constatées dans cette exposition, il y a l’huile d’olive de Ghradaïa. Son exploitant nous a affirmé que des oliveraies existent bel et bien à Ghradaïa et que l’huile ainsi obtenue est d’une excellente qualité. D’ailleurs, son odeur est très agréable.

C’est le produit d’oliviers secs, car le climat du désert est pauvre en humidité. Le prix aussi reste modique, puisqu’un litre de cette huile coûte quatre-cents cinquante dinars, contre six-cents à huit cents dinars dans le nord. Un autre mozabite a présenté des produits dérivés réalisés à base de dattes. Confitures, gelées, … mais aussi café de dattes. Nous avons bien découvert, il y a de cela quelques mois, le café de figues présenté par un artisan de Béni Maouche. Cette fois-ci, nous avons découvert un café de dattes. En plus du célèbre thé du Mzab, voici le café des mozabites. L’innovation ne s’arrête donc pas avec nos artisans, pourvu qu’on les laisse faire. L’exposition va encore durer quelques jours, et ce serait dommage de ne pas en profiter. De plus, les gens de Ghardaïa montrent vite qu’ils ont chaud au cœur, quand ils reçoivent la visite des gens de Bougie qu’ils respectent tout particulièrement.

N. Si Yani

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