Sellal met l’accent sur son caractère consensuel

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La loi portant révision constitutionnelle a été adoptée, hier, à une majorité écrasante par le parlement, qui s’est réuni en session extraordinaire au Palais des nations, à Alger. Selon le décompte établi par le président du parlement, Abdelkader Bensalah, 499 parlementaires ont voté pour le projet, deux contre et 16 se sont abstenus. La séance s’est déroulée en présence de 512 parlementaires, en plus de cinq procurations, sachant que le quorum requis est de 388. Lors de la séance plénière du parlement, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a présenté le projet de loi portant la révision de la constitution. «La révision constitutionnelle intervient pour couronner les réformes politiques initiées par le chef de l’Etat», a souligné M. Sellal. Ce dernier a estimé que ce nouveau texte de la constitution vient de concrétiser l’engagement pris par le président de la République, «concernant la mise en place de réformes politiques profondes», a-t-il dit. Dans ce sillage, M. Sellal a tenu à souligner que le chef de l’Etat n’a exclu aucune personnalité ou parti politiques, quant aux consultations qui ont eu lieu autour de la nouvelle constitution. «Le président de la République a opté pour de larges consultations sans exclusion. Le consensus qui s’est construit autour de la nouvelle constitution est le résultat de l’approche globale adoptée par le président de la République», a encore ajouté M. Sellal. Celui-ci n’a pas manqué d’appeler les parlementaires à concrétiser les principes de ladite constitution dans les prochains textes de loi. «L’histoire retiendra que vous avez contribué en toute liberté en votre âme et conscience, au renouveau républicain», a souligné le Premier ministre en s’adressant aux parlementaires.

Les principales nouveautés de la nouvelle constitution

Par ailleurs, le Premier ministre a expliqué les principaux amendements du nouveau texte de la constitution qui, selon lui, visent à consolider l’identité et l’unité nationales, et à renforcer les libertés individuelles. Il s’agit notamment de l’officialisation de la langue amazighe et la création d’une académie placée auprès du Président de la république. «Les autres amendements apportés au préambule visent à consolider les composantes de l’identité nationale que sont l’islam, l’arabité et l’amazighité à même de renforcer l’unité nationale», a-t-il dit. La nouvelle constitution énonce que l’alternance démocratique par la voie des urnes sera confortée, et ce, à travers la réélection du président de la République une seule fois, et la majorité parlementaire sera consultée par le chef de l’Etat pour la nomination du Premier ministre. M. Sellal a mis l’accent, également, sur la place accordée à l’opposition qui, selon lui, pourra désormais saisir le conseil constitutionnel sur les lois votées par le parlement. Dans ce contexte, il a fait savoir que ce nouveau projet énonce la mise en place d’une Haute instance indépendante de surveillance des élections.

«C’est fini la Hogra»

Le président de la commission parlementaire élargie, Djamal Ould Abbas, a affirmé que ce texte de loi est le résultat «de plus de 2 000 heures de dialogue et de concertation. «C’est un évènement important dans la vie politique du pays. Cette nouvelle constitution vient consacrer l’alternance du pouvoir, l’indépendance de la justice, la liberté des citoyens et renforcer l’identité algérienne, à travers la reconnaissance du Tamazigh en qualité de langue nationale et officielle», a indiqué M. Ould Abbas, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale. Ce dernier a assuré que le nouveau texte de constitution inaugure la naissance d’une «deuxième république. En effet, c’est fini, a-t-il soutenu, la hogra, les enquêtes d’habilitation, les écoutes téléphoniques, le retrait intempestif d’un passeport ou bien le risque pour un journaliste d’être emprisonné pour ses écrits, notamment suite à la restriction des services de sécurité».

Samira Saïdj

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