Les travailleurs de l’ex-COTITEX reviennent à la charge

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Les travailleurs de l’EATIT (ex-COTITEX) de Draâ Ben Khedda ne baissent pas les bras et reviennent à la charge. Hier, vers 10h, des dizaines de travailleurs se sont rendus au bureau local de l’UGTA, pour réitérer leur principale revendication, le départ de la section syndicale. Au cours de son intervention, A. Hakim n’a pas hésité à dire aux responsables de l’union locale leur responsabilité dans tout ce qui se passe dans l’entreprise : «Les syndicalistes ont une grande part de responsabilité dans le pourrissement de la situation», leur lancera-t-il, leur rappelant les idéaux et les conditions dans lesquelles fut créée l’UGTA par Aïssat Idir. «Cette union est aujourd’hui piétinée par de nombreux responsables qui ne veulent pas lâcher leurs postes comme si c’était leur bien privé !», martèlera-t-il. Il poursuivra : «En dépit de tous ces obstacles et peaux de bananes, nous réaffirmons notre soutien à cette UGTA mais pas à la section syndicale de l’entreprise qui nous a fait voir de toutes les couleurs, nous a menti et trahis depuis le début». Pour ce qui est du départ de la section syndicale, l’union locale expliquera que, «il est soumis à un texte qui stipule que le retrait de confiance se fait à bulletins secrets !».

Le syndicat appelle à la sagesse

Les travailleurs ont exigé que M. Sid Ali Haddadou, responsable de l’organique au niveau de l’union locale, prenne la parole et donne des explications à ces travailleurs qui l’accusent de tous les blocages. Au cours de son intervention, celui-ci tentera de les rassurer : «La situation de l’usine ne nous plait pas. Vous savez que nous sommes à vos côtés mais il ne faut pas piétiner la réglementation et les lois qui régissent le fonctionnement et l’organisation de la section syndicale. Nous ne sommes pas contre les travailleurs. Vous n’ignorez pas que durant la réunion du 13 avril, avec le P/DG de l’EATIT, à Alger, nous avions arraché plusieurs points inscrits dans la plateforme de revendications socioprofessionnelles. Il restait un seul point, à savoir le départ de la section syndicale qui, vous ne l’ignorez pas est régi par les lois de la République et du code de travail. Il y a une procédure à suivre». L’intervenant expliquera ensuite aux travailleurs cette procédure inhérente au statut et à l’article 85 qui stipule : «Le retrait de confiance se fera à bulletins secrets en présence de l’inspection de travail et d’un huissier de justice ! Le P/DG du groupe a pris l’engagement en mettant sur pied un audit autonome qui enquête sur les œuvres sociales. Et toute personne soupçonnée de détournement aura affaire à la justice !». Concernant le dépôt de plainte contre les 25 travailleurs, M. Haddadou se dit «personnellement contre ce dépôt». Un autre syndicaliste, S. Sekaï, dira : «La section syndicale a plus de 500 travailleurs sur les 650 du total». Dans une déclaration datée du 03 mai, le conseil syndical précise : «Le conseil syndical élu depuis le 26 Janvier 2015, n’a jamais trahi les travailleurs, même si des manquements peuvent être constatés. Le conseil syndical ne s’oppose à aucune démarche, en collaboration avec les instances de l’UGTA, pour le retrait de confiance, conformément à l’article 85 du statut de l’organisation. Le conseil syndical appelle tous les travailleurs à la vigilance contre les manœuvres machiavéliques de certaines personnes qui dans un passé récent ont été rejetés par les travailleurs. Il appelle l’ensemble des travailleurs à reprendre le travail dans le calme et la sérénité pour barrer la route à ceux qui veulent mettre l’avenir des travailleurs de l’entreprise dans le doute !», conclut le document. Vers 13h30’, les travailleurs ont quitté les lieux avec une promesse du SG de l’UGTA, Ramdani Bachir, contacté par l’union locale de Draâ Ben Khedda : «Une assemblée générale aura lieu le dimanche prochain, à l’usine, vers 9h, pour entamer la procédure du retrait de confiance de la section syndicale.

Arous Touil

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