«Les blocages sont d’ordre bureaucratique»

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L’investissement en matière de tourisme dans la wilaya de Tizi-Ouzou a été au centre d’une réunion tenue, jeudi 23 juin, sous la présidence du wali, Brahim Merad, qui a convié les investisseurs potentiels. Rachid Gheddouchi, directeur local du tourisme, revient sur cette rencontre et évoque d’autres questions liées à ce secteur en souffrance dans la wilaya. Entretien.

La Dépêche de Kabylie : Pourriez-vous nous faire un petit compte rendu de votre réunion avec le wali et les investisseurs ?

M. Rachid Gheddouchi : La rencontre a été organisée par le wali. Nous avons un ensemble de 110 projets inscrits dans le secteur. 38 projets ont eu un accord de principe du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, mais seuls 4 ont eu un permis de construire. Les 34 autres, sont bloqués pour différentes raisons. Chaque projet à ses propres réserves, liées au terrain ou à la zone. Nous les avons étudiés, un à un, pour pouvoir trouver des solutions. La conclusion fut que les problèmes sont notamment d’ordre bureaucratique. Nous allons y travailler avec les services concernés (ceux de la direction de l’urbanisme et de la construction), pour résoudre les problèmes au fur et à mesure de l’avancement des travaux. L’aboutissement de ses projets créera plus de 2 200 emplois dans la wilaya.

Pourriez-vous nous parler de la situation de secteur de tourisme à Tizi-Ouzou ?

Depuis 2010, on a enregistré une grande avancée. A titre d’exemple, les agences de tourisme. À la fin 2010-2011 on avait 5 agences, actuellement elles sont au nombre de 28 en activité en plus de 10 autres en attente d’agréments au niveau du ministère. Pour les hôtels, ils sont au nombre de 49 en activité classés pour 80% d’entre eux (entre 1 et 3 étoiles), avec une capacité de 1 800 lits. Le seul hôtel quatre 4 étoiles au niveau de Tizi-Ouzou est l’hôtel Amraoua en réhabilitation actuellement. Ce nombre de 49 hôtels est très insuffisant pour la wilaya, comparé au flux touristique enregistré. Le projet de la création de 5 936 lits (hôtels, auberges, résidences touristiques, chalets,..) répartis au niveau de toute la wilaya, peut remédier en partie à ce problème, mais ça reste encore insuffisant.

Le tourisme de montagne dans la wilaya de Tizi-Ouzou aurait pu connaître un essor meilleur au vu des capacités naturelles que recèle la région…

Les projets d’investissement touristique dont on a parlé ne sont pas seulement au niveau balnéaire. Ils sont éparpillés à travers toute la wilaya. A titre d’exemple, un projet de construction d’une auberge est prévu à Aïn El Hammam où il y a actuellement déjà deux auberges. A Ouaguenoun, un centre de vacance très important, qui s’étale sur 14 hectares du côté de Tamda, est en cours de réalisation. Il n’y a pas encore de projets concrétisés, ils sont tous en cours de réalisation. Il est à noter aussi que nous avons prévu la création de forêts récréatives au niveau des forêts de Tala Guilef, Yakourène, Ath Alouacha, Harouza, et Akfadou. Le problème qui se pose est surtout lié aux infrastructures qui sont pour le moment légères. Nous allons les renforcer bientôt.

Les zones d’extensions touristiques sont des projets en souffrance. Votre commentaire ?

Au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, nous avons 8 zones d’extensions touristiques. Il s’agit des zones de Djemaa Nerbat, Benrouna, Feraoune, Tassalast, Sidi Khlifa, Zegzou Azeffoun et Abechar. Pour les 4 dernières, nous avons les plans d’aménagements qui ont été approuvés et les études sont terminées. Un plan d’aménagement est prévu pour chaque zone. Pour Sidi Khlifa par exemple, 93 hectares seront attribués aux investisseurs. La zone d’extension d’Azeffoun est attribuée à l’UTRHB de Haddad, c’est un grand projet d’un complexe touristique. Il va bientôt démarrer. Les zones de Zegzou et Abechar vont démarrer dès que le problème de permis de construire sera réglé. Le problème de l’étude ne se pose plus vu que même avant la fin de cette dernière, les travaux peuvent commencer à n’importe quel moment, grâce aux facilitations données par les pouvoirs publics.

On est en pleine saison estivale. Comment se passent les choses ?

Pour l’année dernière, on a enregistré plus de 10 800 000 estivants. On a déboursé une somme énorme (22milliards de centimes) pour l’aménagement des plages (accès aux plages, éclairage public, sanitaires, parkings, les cabines…). Une grande amélioration est constatée au niveau de nos plages par rapport aux années précédentes. Nous avons préparé cette saison de la même façon que l’année dernière, le seul changement est au niveau des concessions des plages. Cette année, elles ont été interdites de cessation au privé et l’accès à la plage est gratuit pour tous. Sur le terrain, le problème des squatteurs (hors la loi) se pose encore, mais les services de sécurité seront toujours là pour faire leur travail.

Un mot pour conclure ?

Pour terminer, je dirai que le secteur de tourisme est l’un des quatre secteurs privilégiés par l’Etat. Le tourisme est la clé de sortie de la crise actuelle. Si les 110 projets de la wilaya de Tizi-Ouzou se concrétise, on arrivera à mettre fin au problème du chômage. L’avenir appartient au tourisme et Tizi-Ouzou est une wilaya à vocation touristique par excellence.

Entretien réalisé par Kamela Haddoum.

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