Y a-t-il eu détournement ?

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Les délégués du personnel et les membres du Conseil d’administration de l’entreprise des travaux routiers de Béjaïa (ETR) réclament l’ouverture d’une enquête approfondie pour mettre la lumière sur «une opération de détournement d’une somme de 136 000 000. 00 DA» des caisses de l’entreprise.

Les faits remontent à 2010 lors d’une passation de marché, sur simple bon de commande, entre l’ancienne direction de l’ETR et une entreprise spécialisée dans les travaux routiers dans le cadre de la réalisation d’une partie des travaux d’un projet routier à Ighil Ali. La sous-traitance a été confiée à cette entreprise, selon eux, «sur la base d’un simple bon de commande ouvert portant le N° 000914 (…). Dans une missive adressée au directeur général de leur entreprise en date du 30 octobre dernier, les représentants de travailleurs estiment que «cette opération douteuse, et nous l’assimilons à une opération de détournement organisée d’une somme de 136 000 000. 00 DA, ne correspond à aucune prestation fournie, (…)», soutenant que «tous les techniciens, concernés de l’entreprise et affectés dans ce projet peuvent en témoigner.» Pour étayer leur argumentaire, les rédacteurs de la correspondance font remarquer qu’ «une grande partie de ces travaux (…) a été réalisée par les moyens propres à l’entreprise (…) et que le montant supplémentaire de136 000 000. 00 DA à payer au profit de l’entreprise (…) n’est pas justifié et résulte de la mauvaise gestion de ce dossier par l’ancienne direction générale et la nouvelle direction de l’ETR-Bejaia», entraînant du coup un important préjudice financier de près de 14 milliards de centimes à l’entreprise. Pour eux, l’ancienne direction de leur entreprise a confié la sous-traitance des travaux du projet d’Ighil Ali en violation des dispositions du code des marchés publics et la procédure de passation des marchés internes à l’entreprise, tout en s’interrogeant : «Au vu de l’importance des travaux à réaliser, est-il normal d’opérer avec un simple bon de commande ?». D’après eux, «le montant des travaux de cette opération de sous-traitance, établie de gré-à-gré, dépasse largement le montant légal réglementé par le code des marchés publics et la procédure de passation des marchés internes à l’entreprise et aucun contrat n’a été signé par les deux parties concernées.»

D. S.

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