«Pour la préservation des acquis sociaux»

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«En ce moment, il y a beaucoup d’agression contre les travailleurs, nous avons besoin d’échanger et de se concerter et de réfléchir ensemble pour trouver un moyen qui obligera l’État à céder et à reculer.»

C’est ce qu’a déclaré d’emblée M. Ramdane Youcef Taazibt, député et membre de la direction du Parti des travailleurs (PT), lors d’une réunion débat, ayant regroupé des militants du parti et des syndicalistes, hier à la maison de la culture Mouloud Mammeri à Tizi-Ouzou.

«La situation est difficile, on veut ouvrir le débat dans le parti, avec les militants, les syndicalistes et tous ceux qui ont peur pour ce pays», ajoutera-t-il. M.Taazibt, a, en outre, dressé un tableau noir sur la situation dans le monde, «crises, guerres, révolutions».

«C’est une crise du système capitaliste. Pour sa survie, ce système s’attaque aux acquis de l’humanité et des travailleurs», a-t-il affirmé en précisant que «l’Algérie n’est pas à l’abri (…), on a un pays riche (…). On a un État et cela dérange les multinationales notamment (…) Ils veulent détruire le caractère social du pays qui a résisté malgré les difficultés», regrettera-t-il.

Le député du PT est revenu sur l’inquiétude de son parti quant aux évolutions qu’a connues la situation socioéconomique dans le pays. «Au PT, on est inquiets, il y a une remise en question des acquis sociaux, une fragilisation du tissu social (…) mais surtout par apport à l’environnement extérieur».

«Il n’y a que les inconscients qui ne se rendent pas compte de ce danger imminent», a-t-il assuré. Le conférencier, face à ses camarades, a largement abordé «le combat du parti à l’APN», notamment pour faire face, à la loi de finance 2016, puis 2017. Une loi, selon le PT, qui va «enrichir certains et appauvrir la majorité», dira-t-il en rajoutant «l’appauvrissement du peuple va le mener vers toute sorte d’extrémismes».

Pour le PT, «il faut tirer des leçons», insista M. Taazibt tout en réaffirmant les positions du parti concernant les acquis sociaux que selon lui «sont remis en cause par la loi de finance 2017», à savoir la retraite anticipée sans condition d’âge, la gratuité des soins, la préservation du secteur public en «luttant contre la privatisation». «On demande le bilan de la privatisation.

S’il s’avère positif, on l’acceptera», a-t-il défié. Dans ce contexte, M. Taazibt a appelé l’État «à juger les responsables de la vente d’El Hadjar», entre autres. Dans un autre registre, en évoquant le soutien de son parti au président Bouteflika, le représentant du PT, a indiqué que «la politique de ce dernier n’a changé qu’en 2008, il avait pris des mesures qui étaient dans l’intérêt général, ce qui n’est plus le cas depuis 2014».

Le plus grand danger qui menace l’État actuellement, selon le PT, est l’immixtion des affaires dans la politique de l’État. «L’État répond aux revendications d’une poignée d’hommes d’affaires, le PT considère que l’État est en danger car il est entouré d’affairistes», a-t-il martelé.

S’agissant de la crise économique actuelle, «le PT pense qu’elle ne date pas d’aujourd’hui (…), la chute des prix du pétrole n’a fait que montrer au grand jour les défauts du système». Le PT a cependant dénoncé ce qu’il a appelé «une austérité sauvage» et «la politique de la terre brûlée» appliquées par le pouvoir à travers la loi de fiance 2017.

Une loi jugée «dangereuse» par le parti. Dans le même sillage, le conférencier a souligné «l’ajournement de 5000 projets de développement». L’interlocuteur a souligné «un manque de volonté de l’État pour la récupération des impôts non recouvrés, estimé, en 2013, à 9981 milliards de dinars». À la fin, M. Taazibt a réitéré «le soutien» de son parti à la classe «des travailleurs», en assurant que si ces derniers décident «d’investir la rue, le PT les soutiendra».

K. H.

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