Le camp des réfugiés africains démantelé après-demain

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Le démantèlement du camp des réfugiés africains de Bouhinoun, dans la banlieue sud de Tizi-Ouzou, aura lieu, après-demain, jeudi. Ses occupants, essentiellement de migrants nigériens, seront transférés vers les anciens hangars de l’ENIEM, à l’entrée Est de la ville des Genêts. Une semaine après la tentative de délogement par la force opérée par les habitants des villages limitrophes de ce camp, les autorités de wilaya ont pris la décision, hier en milieu de journée, de transférer les migrants vers l’ancien refuge des sinistrés du séisme de mai 2003, pour une durée déterminée, en attendant leur conduite aux frontières, apprend-on d’une source très proche de ce dossier. La décision de l’administration fut prise au terme d’une réunion tenue dans la matinée d’hier entre le chef de cabinet du wali et quatre représentants des villages de Bouhinoun et d’Azib Ahmed qui s’étaient soulevés, la semaine dernière, contre la persistance de ce camp de fortune. Avant-hier, des informations ont circulé parmi les habitants de ces deux villages, appelant à rééditer l’action du 10 juillet dernier visant à déloger, par la force, les Africains et à démanteler le camp. Et c’est par crainte de débordements que les autorités ont accéléré leur prise de décision de les transférer, après-demain donc, vers les anciens hangars de l’ENIEM, dont une grande partie est occupée par l’entreprise publique de transport urbain (ETUTO). «Bien qu’il reste quelques travaux d’aménagement à faire dans l’un des hangars, l’administration de la wilaya n’a pas d’autres choix que d’y transférer les occupants du camp de Bouhinoun pour leur garantir la sécurité, avant de procéder à leur reconduite aux frontières dès que le gouvernement donnera son feu vert», explique notre source. A noter que ce n’est pas la première fois que des migrants des pays du Sahel, réfugiés à Tizi-Ouzou, sont cantonnés dans des lieux sécurisés. Mais ils finissent toujours par s’en échapper, à la recherche de nourriture et surtout pour quémander de l’argent. Les derniers chiffres donnés par les services de sécurité de la wilaya de Tizi-Ouzou font état de quelque 300 à 400 migrants africains, dont la majorité est nigérienne, regroupés dans le camp de fortune qu’ils ont eux-mêmes installé. Un lieu qui est devenu ces derniers mois une source de tous les risques pour les citoyens qui passent à proximité. Source également d’un danger sanitaire, selon les villageois de Bouhinoun et d’Azib Ahmed, le camp grossissant de plus en plus à la faveur de l’arrivée d’autres migrants qui s’y installent avec leurs familles.

S Mendil.

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