L’autosuffisance n’est pas assurée !

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La wilaya de Tizi-Ouzou, classée deuxième en matière de production laitière dans le pays, de part ses 93 millions de litres de lait récoltés annuellement, enregistre une pénurie de lait et n’arrive pas à s’auto-suffire. Ce problème persiste et revient souvent dans beaucoup de régions de Tizi-Ouzou, pour ne pas dire toutes, et ce, malgré les quantités importantes produites, estimées à 170 millions de litres annuellement. Un état des lieux qui soulève beaucoup d’interrogations mais surtout qui nécessite des réponses claires de la par des responsables locaux concernés. Il faut savoir, toutefois, que sur la quantité produite, seulement 93 millions de litres sont récoltés au niveau des 29 laiteries de la wilaya. Une quantité jugée «insuffisante» par le directeur des services agricole de la wilaya qui estime que «la wilaya peut améliorer sa production et augmenter la collecte, à hauteur de 70 millions de litres». Pour ce faire, les services agricoles de la wilaya ont adopté une démarche d’accompagnement et d’encouragement des collecteurs à sillonner la wilaya et se rapprocher des éleveurs pour récolter le lait. Aussi, par l’organisation prochaine d’une rencontre de sensibilisation dans ce sens, qui regroupera et les éleveurs et les collecteurs. Une démarche de formation a, en outre, été entreprise pour améliorer la production. «La formation des éleveurs va leur permettre de connaitre les aliments à privilégier pour leur cheptel bovin. Cela nous permettra d’aller vers un plus de rendement» affirme le DSA, M. Laib Makhlouf. À Fréha, région considérée comme le bassin de production le plus important de la wilaya, avec deux millions deux cents mille litres produits annuellement, il s’est tenu une réunion regroupant plus de 200 éleveurs. «Après débat, il en ressort le manque de formation des éleveurs dans le domaine de l’alimentation des bovins. On leur a prodigués une formation de 5 jours pour les aider», fera savoir le même responsable. La wilaya de Tizi-Ouzou qui compte quelques 40 700 vaches laitières, selon lui, a opté pour l’augmentation de la production par l’amélioration du rendement par tête, au lieu d’augmenter le nombre de vache dans la wilaya. Outre Fréha, Timizart et Imaloussen, Tizi-Ouzou recèle d’importantes potentialités en matière de production laitière au niveau de la région de Tizi Gheniff, et autour des différents forages. En matière de lait de vache, 12 millions cinq cent sont produites par les 19 000 vaches de la wilaya. Seulement 52 000 litres sont collectés. Il reste un potentiel de 11 millions de litres à collecter. Le DSA, encore une fois, assure que la wilaya peut produire encore plus, quoi que, une simple lecture des données permettra de conclure que le problème ne réside nullement dans la production, vu que le taux de récolte n’atteint même pas la moitié de la quantité produite. Ce qui explique un peu la crise que vie cette wilaya et la pénurie de lait. Un autre paramètre qui pourrait expliquer le phénomène, est celui de la production du lait au niveau de la wilaya qui n’est pas destinée à la consommation locale. «Nous produisons assez suffisamment, mais la production laitière de Tizi-Ouzou n’est pas exclusivement destinée à la consommation locale. Elle est aussi destinée à Béjaïa, Boumerdès et Bouira. Ce que nous devons faire, c’est d’essayer à notre niveau d’améliorer le rendement», informe-t-on. Des mesures ont été prises récemment dans ce sens, a-t-on appris. «Dans notre démarche, à travers la wilaya, on ira vers l’extension des superficies irriguées, on est actuellement à 11 000 hectares. Ceci nous permettra d’améliorer la production des forages verts et améliorer la production laitière», expliquera le DSA. Et d’ajouter : «On doit maitriser le foncier. Les agriculteurs des EAC et EAI ou la concession (…) qui ne travaillent pas leurs terrains seront déchus conformément à la loi. La procédure réglementaire débutera cette semaine ; on a un arrêté du wali et une commission que je préside (DSA) a été installée. On va commencer par envoyer des mises en demeure. L’Etat perd dans l’inactivité de ces agriculteurs».

Kamela Haddoum

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