«On ne mobilise qu’un cinquième des ressources»

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Le directeur de l’hydraulique fait le point, dans cet entretien, sur l’ensemble des projets de son secteur et la situation qui y prévaut.

La dépêche de Kabylie: La wilaya de Tizi-Ouzou est connue pour sa richesse en ressources hydriques, sauf que le problème du manque d’eau se fait récurent…

M. Hameg Rachid: En effet, même si les ressources sont effectivement importantes, il faut savoir que les capacités de la wilaya, en termes de mobilisation de l’eau, sont insuffisantes. Nous estimons que sur une capacité de plus d’un milliard de mètres cubes, nous n’arrivons à mobiliser que moins de 200 millions. La réalisation de quatre barrages est prévue pour augmenter nos capacités et pouvoir assurer une alimentation régulière de l’ensemble du territoire de la wilaya, pendant une dizaine d’année, même avec cette sécheresse qui perdure. La finalisation de l’ensemble des projets de barrages d’eau est donc un impératif pour parer à toutes les situations.

Quel est le taux de remplissage du barrage Taksebt ?

Le taux de remplissage du barrage de Taksebt est actuellement (avant-hier) à 45,54%, soit 82,4 millions de mètres cubes.

Et le taux d’avancement des travaux de celui de Souk Tléta ?

Le barrage de Souk Tléta a, quant à lui atteint, à présent, un taux d’avancement des travaux de 43%. Comme tout le monde sait, ce barrage a connu des arrêts de travail de 40 mois, dus essentiellement aux oppositions des propriétaires terriens qui réclamaient des indemnisations. Le coût du barrage a, d’ailleurs, atteint 17,5 milliards de dinars. Nous pensons que les travaux seront achevés en décembre 2019. A partir de là la mise en service de ce barrage consolidera notre capacité de mobilisation à hauteur de 98 millions de mètres cubes, ce qui mettra fin à la rareté de l’eau potable à travers plusieurs communes et plusieurs villages. Ce sera une véritable bouffée d’oxygène pour la population et les services concernés de l’ADE et de L’hydraulique.

Qu’en est-il des trois autres projets de barrages ?

Je commencerai par le premier, qui nous tient à cœur. C’est celui de Zaouia, situé sur l’oued Stita, dans la commune de Makouda. Il est d’une capacité importante, 100 millions/m3. L’étude de ce projet est de seulement 20%. Des propriétaires terriens empêchent le bureau d’étude de poursuivre sa mission. Nous avons pourtant essayé d’expliquer et de sensibiliser, en vain. Toutefois, les pourparlers ne sont pas interrompus, afin de débloquer la situation et achever l’étude de ce barrage qui aura un impact socio-économique sur la wilaya. Le barrage de Sidi Khelifa, d’une capacité de 22 millions/m3, est attribué à l’entreprise ERTHB Haddad et une entreprise Turc, pour un délai de réalisation de 40 mois. Ce projet coutera 8,4 milliards de dinars. Pour le barrage de Bounachi, d’une capacité de 21 millions/m3, son étude est achevée, il est en attente d’inscription. La mobilisation de toutes les parties est souhaitable pour l’inscription en réalisation.

Revenons aux projets des six stations d’épuration pour la protection du barrage de Taksebt…

Comme fut levé le gel sur les projets de la santé, de l’éducation et de l’hydraulique, le gouvernement a pris la décision de dégeler le projet des six stations d’épurations inscrit à l’indicatif de notre wilaya. Ce projet de l’officie nationale de l’assainissement (ONA) coutera 5,5 milliards de dinars et permettra de protéger le barrage de Taksebt et même celui de Souk Tléta par la station d’épuration de Mechtras. Les STEP d’Irdjen 1 et 2, Ouacif, Ouadhias et Ain El Hammam sont, en effet, dégelées et les travaux débuteront, au plus tard, dans trois mois. Les études sont disponibles, les choix de terrains sont effectués et les expropriations comprises. 69 projets sont aussi en cours. Leur coût globale est de 24,8 milliards, dont 17 sont déjà consommés et le reste des travaux se poursuit normalement pour finaliser l’ensemble des opérations.

Y a-t-il de nouvelles opérations pour l’année 2018 ?

En effet. Nous avons bénéficié de trois nouvelles opérations pour l’exercice en cours. Il s’agit de la réalisation d’un réseau de distribution pour Maâtkas Ouest (Berkouka), pour une enveloppe de 450 millions de dinars. Le projet d’adduction et de distribution du village Tala Bouzrou à Makouda, pour 90 millions de dinars, et un autre projet pour M’Kira et Tizi-Gheniff pour 200 millions de dinars.

Où en est le projet de réhabilitation de la station de dessalement de Tigzirt ?

La station de dessalement de l’eau de mer de Tigzirt est une station qui contribue avec 2 500 m3/jour. Elle est en panne depuis deux années. L’ADE, avec ses moyens insuffisants, a essayé de la remettre en marche, mais elle est retombée en panne. A présent, le ministre nous a accordé une cagnotte de 85 millions de dinars pour la réhabiliter. Une entreprise est choisie. Il s’agit de la SPAFOREMHYD. L’entreprise est en phase d’approvisionnement avant de lancer les travaux. Nous souhaitons la rendre opérationnelle avant la saison estivale.

La wilaya a-t-elle eu sa part du fonds national de l’eau ?

Absolument ! D’ailleurs, nous tenons à saluer les efforts du ministre de l’Hydraulique et des ressources en eau, pour nous avoir attribué la somme de 450 millions de dinars. Ainsi, nous procéderons à la réparation de la conduite de Tassadort, à hauteur de 100 millions de dinars, à la réalisation d’un réseau de distribution au profit du village Ait El Kaïd (Agouni Gueghrane) pour une somme de 80 millions de dinars, à un autre réseau pour Imekhlef à Sidi Naamane, pour 50 millions de dinars ainsi que 100 millions de dinars pour la réparation des fuites d’eau et la suppression des piquages illicites, ce qui ne risque pas de déplaire à l’Algérienne des eaux.

Entretien réalisé par H. T.

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