La grève des résidents est-elle juste ?

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Par Sadak Aït Hamouda

Le serment d’Hippocrate n’est certainement plus prêté chez nous mais qu’est-ce qui amène le médecin à boycotter la garde, même en temps de grève ? Laissons l’obligation de service minimum de côté, et parlons du devoir qu’a le traitant envers son patient. Ce serment met le médecin devant ses responsabilités : «Je prends l’engagement solennel de consacrer ma vie au service de l’humanité; Je considérerai la santé et le bien-être de mon patient comme ma priorité; Je respecterai l’autonomie et la dignité de mon patient ; Je veillerai au respect absolu de la vie humaine; Je ne permettrai pas que des considérations d’âge, de maladie ou d’infirmité, de croyance, d’origine ethnique, de genre, de nationalité, d’affiliation politique, de race, d’orientation sexuelle, de statut social ou tout autre facteur s’interposer entre mon devoir et mon patient». N’est-ce pas là une confession de foi imparable pour un homme qui est censé soulager les maux des autres et non les aggraver. Le décret qui lie le pathologiste au malade transcende toutes les considérations, quelles soient politiques, professionnelles, ou encore personnelles. Il est normalement admis que le souffrant ne peut en aucun cas passer après la satisfaction des revendications des protestations des résidents. La maladie n’attend pas que les désertas soient réglés, l’urgence exige que l’on s’occupe en premier lieu de celui qui attend le remède et après on verra. Il est tout à fait compréhensible de protester mais n’y a-t-il pas d’autres voies à part une grève pour se faire entendre ? Certainement. On peut s’attendre à ce que les exigences des grévistes prennent du temps, s’attardent en attendant leur satisfaction ou trainent en longueur vu la conjoncture explosive qui les minent, mais l’essentiel n’est-il pas dans le soulagement de la douleur du patient ? La raison d’exister du médecin n’est-elle pas, quel que soit le problème rencontré, de régler d’abord les difficultés du malade. Nous n’en sommes pas là mais à voir ces grèves récurrentes s’éterniser, on peut aisément douter de leur sincérité.

S. A. H.

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