«Instituer ses propres normes pour s’imposer à l’international»

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Intervenant dans une conférence à l’Institut de technologie moyen agricole spécialisé de Tizi-Ouzou (ITMAS), le Pr Madani de l’université de Béjaïa a souligné que «l’utopie d’aujourd’hui peut devenir, demain, une réalité». Sous le thème «La transformation des produits du terroir», le conférencier dressera un état des lieux des produits du terroir algériens labellisés et explique, par la même occasion, le processus de valorisation pour l’acquisition de cette empreinte : «Le produit du terroir est une opportunité pour nous afin de résister à cette attaque terrible de la globalisation, imposée par les grandes forces internationales et pilotée par les USA». Pour développer et étayer ses propos, l’orateur tire profit du concept «Produit du terroir». «Les grandes puissances dictent les normes des autres produits à leur guise et sont soumises à une concurrence déloyale. Par contre, le produit du terroir ne figure pas dans leur registre en tant que tel. Donc, c’est à nous d’établir la norme et de l’exporter». Il faut donc, pour le conférencier, «instituer ses propres normes pour s’imposer à l’international». En somme, il s’agit tout simplement de suivre le processus de valorisation qui passe par une analyse et un diagnostic, la structuration des professionnels (création d’une coopérative), la rédaction d’un cahier des charges et, évidemment, la constitution d’un dossier de demande de reconnaissance. L’intervenant cite l’exemple de la labellisation de la figue de Béni Maouche : «L’aboutissement du projet de valorisation de la figue de Béni Maouche est le résultat d’une relation de coopération entre ces trois types d’acteurs de nature différente, mais complémentaires dans le processus d’action : les professionnels locaux de la filière, les acteurs institutionnels et le groupe d’experts de l’UE», explique-t-il. Cette réhabilitation d’un produit phare de la vallée Est de la Soummam a créé une dynamique économique locale dans la région, selon le conférencier. «Ainsi, les services de la commune de Béni Maouche ont enregistré l’adhésion de 101 figuiculteurs, de 12 communes des wilayas de Béjaïa et Sétif, à la norme, cela un mois après l’annonce officielle de sa création», dira M. Madani, qui met en exergue l’importance de la labellisation du produit du terroir, d’autant plus que l’indicateur géographique le permet actuellement. L’Algérie exporte la datte sous le label tunisien Deglet Nour. Sur les 70 millions de dollars générés dans l’exportation de ce produit, la Tunisie récupère presque une dizaine de millions rien qu’en dividendes de labellisation, révèle le conférencier. A noter que l’Algérie s’est penchée, en 2008, sur la politique du renouveau agricole et rural, d’abord, par la loi 08-16 du 03 août 2008, portant orientation agricole. Celle-ci concerne deux principaux axes : la protection et la valorisation des ressources naturelles et la préservation et la valorisation des patrimoines ruraux matériels et immatériels. Ensuite, par le décret exécutif N° 13-260, fixant le système de qualité des produits agricoles ou d’origine agricole: la définition des signes distinctifs de qualité des produits agricoles ou d’origine agricole, l’organisation du système national de labellisation, le fonctionnement du système national de labellisation, les procédures de reconnaissance de la qualité du produit et la protection des produits. A rappeler, enfin, que plusieurs produits du terroir ont été labellisés, à l’instar de la viande rouge du mouton «Ouled Djellal Rembi» de Djelfa, du raisin de table «Ahmar Bouamar» des Monts de Titteri, de la «Cerise de Meliana» des Monts de Dahra, des «Pommes de terre de Tlemcen» des Monts du Tlemcen, des dattes «Deglet Nour de Tolgua» de Biskra, des «Figues sèches de Béni Maouche» de Béjaïa et des ‘’Olives de table de Sig’’ de Mascara, entre autres.

F. E.

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