Les grandes manœuvres entamées

Partager

La wilaya de Bouira abrite depuis deux jours une gigantesque simulation d’un séisme à travers les communes d’El Esnam, Bechloul et Sour El Ghozlane. Un exercice intitulé «EU-AL-SEIMEEX 2018» initié dans le cadre d’un arrangement administratif entre la Direction Générale de la Protection Civile Algérie et la DG ECHO/Union Européenne.

Pour le capitaine Bernaoui Nacim, chef du bureau de l’information et de la sensibilisation au niveau de la Direction Générale de la Protection Civile, rencontré hier sur l’un des sites réservés à la simulation, s’est dit satisfait de la coordination entre les différentes équipes de la protection civile des 7 pays participant à cet exercice. «L’exercice Seimex 2018 qui est un exercice algéro-européen qui concerne les mécanismes européens de la Protection Civile, rentre dans le cadre d’un partenariat qui a été signé en 2016 avec l’Union Européenne. Cet exercice intervient suite à celui organisé l’année dernière en Italie après que notre équipe de recherche en milieu urbain USAR (Urban Search And Rescue) eut obtenu cette qualification et il s’agit là d’un premier test pour cette équipe USAR», indique le capitaine Bernaoui. Ainsi, l’équipe USAR algérienne sera confrontée à un séisme de forte magnitude qui touche la wilaya de Bouira, suivi d’une rupture du barrage de Tilesdit générant des accidents de transports de matières dangereuses. Cet exercice est divisé en deux phases. Les deux premiers jours (hier et avant-hier) ce fut la théorie, avec un exercice-table qui englobe tous les modules intervenants lors d’une catastrophe. Le but étant de tester le degré de coordination entre tous ces acteurs et les équipes étrangères dans la gestion de crise. Des intervenants, chacun dans son secteur, viennent en aide à la population en détresse touchée par cette catastrophe. Pour les trois derniers jours, il s’agira d’actions de sauvetage et de pratiques sur les terrains. Les sites d’interventions ont été choisis à travers les trois communes d’El Esnam, Bechloul et Sour El Ghozlane, pour permettre aux 7 pays participants, à savoir l’Algérie, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la France, la Pologne et la Tunisie, une intervention efficace avec leurs différents détachements USAR, moyens, lourds et légers.

Des interventions coordonnées pour plus de rapidité

«Le plus important dans cet exercice est de voir le temps de réponse des pays étrangers pour venir en aide au pays sinistré, pour acheminer le matériel par les différentes voies aériennes, maritimes et urbaines, ainsi que l’installation de postes de commandement fixe. La finalité étant de travailler en coordination, en utilisant une méthode unie et unifiée européenne et mondiale. Ceci est très important dans le domaine de la Protection Civile et cela va permettre aux différentes équipes d’utiliser les moyens modernes pour venir en aide aux personnes sinistrée, aux personnes blessées, décédées, acheminer les urgences en aidant cette zone sinistrée à revenir à un état normal dans le cas de la résilience», explique le chef du bureau de l’information auprès de la Direction Générale de la Protection Civile.

«Cela permet aussi à nos effectifs USAR ou aux autres détachements de renforts de premières interventions qui viennent de Médéa, Alger et ceux de Bouira, de travailler dans les normes internationales, en découvrant les différents techniques modernes ainsi que le matériel moderne qui a été acquis par la Protection Civile, tout en mettant nos éléments dans un lieu presque parfait pour une évaluation, surtout avec les conditions climatiques actuelles. C’est une situation pratiquement réelle qui permettra aux agents de rester dans le bain avec ces conditions rudes dans le cadre de la formation continue pour se préparer à une éventuelle catastrophe naturelle qui peut toucher l’Algérie à n’importe quel moment», se félicite le capitaine Bernaoui.

L’équipe algérienne USAR sur le terrain

Ainsi, la préparation des sites s’est faite, hier, sous une pluie battante, avec l’installation d’hôpitaux de campagne, des tentes pour les équipes d’intervention, l’inondation d’un terrain à proximité de bâtisses à usage d’habitation, des maisons écroulées… Le top du lancement de l’exercice sur le terrain doit s’effectuer, aujourd’hui lundi, et ce n’est qu’hier après-midi que les équipes françaises ont pu recevoir le matériel arrivé par bateau, conformément au programme tracé. La simulation grandeur nature prendra fin mercredi et connaît la participation de 1000 éléments de la Protection Civile, étrangers et algériens, sous la surveillance d’experts et observateurs de 26 nationalités différentes pour prendre note et évaluer, à la fin de cette simulation, les intervenants sur les techniques de sauvetage. Les experts sont chargés de suivre le taux de coordination ainsi que les échanges démontrés sur le terrain en matière de secourisme par les différentes équipes intervenantes aussi bien algériennes qu’étrangères. Soulignons que c’est l’Union Européenne qui chapeaute cet exercice aux côtés d’experts algériens qui auront la tâche d’évaluer les éléments. Les évaluations seront par la suite adressées au niveau local et aux étrangers car chaque pays est concerné par ce test. «Notre but est de former une élite concernant les détachements de renfort de première intervention au niveau local. Toutefois, notre équipe USAR algérienne est très bien formée et demeure capable d’intervenir dans n’importe quel pays du monde dans n’importe quelle situation qui se présente. Elle vient d’avoir sa qualification et cet exercice de simulation permet à nos éléments de rester dans le bain et de se maintenir dans des conditions de performance en milieu d’intervention extrême de catastrophe naturelle et d’utiliser tous les moyens modernes mis à disposition ainsi que de mettre en pratique toutes les techniques et d’utiliser le matériel nécessaire pour faire face à une telle catastrophe. Ce genre d’exercice sera organisé régulièrement, chaque année ou tous les deux ans, pour maintenir ces équipe au summum afin de travailler, de se recycler, de se former, pour faire face à d’éventuelles catastrophe naturelles», explique le capitaine Bernaoui.

Hafidh Bessaoudi

Partager