Tamazight promue langue officielle

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L’officialisation de la langue amazighe, la limitation du mandat présidentiel à deux quinquennats seulement, l’obligation au Premier ministre de présenter au parlement, annuellement, la politique générale du gouvernement et la mise en place d’une haute instance indépendante de surveillance des élections.

Ce sont les grandes lignes de l’avant projet de révision de la constitution que le ministre d’Etat, et directeur du cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, a présenté hier à Alger, lors d’une conférence de presse tenue à la résidence El Mitak. Tant attendu par les algériens, la langue Tamazight promue une langue officielle dans l’avant projet de révision de la constitution. «L’Amazighité enregistre une nouvelle avancée à l’article 3 bis, à travers la promotion de Tamazight au statut de langue nationale et officielle», a affirmé M. Ouyahia. Et pour ce faire, ce dernier a fait état de la mise en place d’une académie de la langue Tamazigh placée auprès du président de la République qui est chargé avec le concours des experts de réunir les conditions de concrétisation de ce nouveau statut. «Depuis 1995, chaque régions enseigne la langue Tamazight avec son propre langage. Il faut créer une langue Tamazight académique unie, mais cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas de racines», a-t-il précisé avant d’ajouter que, «cette fois-ci l’Amazighité a arraché un acquis dans la sérénité», a-t-il noté.

«70 à 80% des propositions des participants prises en compte»

Le chef du cabinet de la présidence a affirmé que la quasi-totalité de la classe politique a pris part aux consultations sur cet avant-projet. «On a contacté toutes les composantes de la société sans exclure personne. Entre 70 et 80% des propositions émises par les participants ont été prises en considération lors de la rédaction de l’avant-projet de révision de la constitution», a fait savoir M. Ouyahia. Celui-ci a estimé que ces consultations successives ont revêtu la dimension d’un débat national qui confirme, a-t-il soutenu, la volonté du président de la République de promouvoir une révision constitutionnelle la plus consensuelle possible. «Ce projet est un contrat social national renouvelable. Ce n’est pas un projet de révision politique, seulement, mais il concerne aussi les droits des citoyens dans tous les domaines», a lancé M. Ouyahia.

«On ne veut pas que l’Algérie aille vers le chaos»

Répondant aux partis de l’opposition qui ont critiqué ce projet, notamment en ce qui concerne l’installation d’une instance de surveillance au lieu de l’organisation des élections, M. Ouyahia a indiqué que les pays qui ont adapté cette procédure n’étaient pas à l’abri des problèmes, et certains ont connu le déclenchement des guerres civiles. «On ne veut pas que l’Algérie aille vers le chao», a-t-il martelé. Dans ce sillage, le conférencier a estimé que la légitimité des institutions, notamment le parlement, est accordée par le peuple. «Ce n’est pas faisable d’alerter la population sur la vacance du pouvoir. Le président de la République dirige le pays et le prouve toujours», a-t-il dit. En ce qui concerne la conjoncture économique actuelle, M. Ouyahia a mis l’accent sur la nécessité d’exploiter les ressources humaines et rationaliser les dépenses afin d’éviter le recours à l’endettement étranger. «Je rassure que l’Etat n’acceptera pas que le citoyen soit sous l’autorité des propriétaires du capital», a-t-il souligné.

Samira Saïdj

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