“Tamazight ne doit pas être un élément de divergence”

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Le RND Tizi-Ouzou a approuvé, hier à l’issue de son conseil de wilaya élargi, une motion de soutien au président de la République et un appel pour poursuivre sa mission à la tête de l’État.

«Nos appels répétitifs au président de la République pour continuer sa mission est une évidence politique qui émane de notre conviction. C’est l’homme qu’il faut pour parachever la bataille de la construction et l’aboutissement du processus démocratique, le développement et le progrès du pays», a déclaré le député porte-parole du RND, Seddik Chihab, dans son allocution d’ouverture du conseil de wilaya élargi, abrité par le musée du Moudjahid. Pour le RND, le Président Bouteflika est le seul qui puisse «garantir la stabilité». Expliquant le concept de «la continuité», il a souligné que «ce n’est pas du jour au lendemain qu’on va construire une démocratie, ce n’est pas du jour au lendemain qu’on va élire un Président qui pourrait assurer un consensus national». Évoquant le sujet de l’état de santé du Président, le porte-parole du RND a noté : «Beaucoup de gens nous reprochent de soutenir un Président amoindri, mais nous le savons bien et nous le voyons bien autant que vous ! Mais quand il s’agit des impératifs politiques et des choix politiques, tous ces petits détails sont dépassés». Et d’ajouter : «Le Président, quand il a eu le courage de sortir devant le peuple avec une chaise roulante, il a assumé sa maladie avec dignité et courage, et nous le saluons. Ce n’est plus un prétexte valable devant ce qui nous attend comme défis». S’adressant aux élus et militants présents sur place, Seddik Chihab a salué leur «courage de militer au RND et de l’assumer», avouant que cela est «difficile, surtout qu’à un moment donné, certains voulaient que la région reste un ghetto politique». «Le RND est venu briser ‘’le ghetto’’ et il s’est imposé comme acteur politique essentiel dans la région», affirme-t-il. «N’ayez pas honte de votre appartenance au RND dans une wilaya opposante», clame-t-il en précisant que cette opposition «a apporté une dynamique, un plus, à la démocratie et a fait de la démocratie une réalité». Dans ce sillage, l’orateur a rendu un hommage aux militants de la démocratie et de la cause identitaire, estimant que «Tizi-Ouzou est la locomotive de la démocratie». Le porte-voix du RND n’a pas raté l’occasion de commenter le dernier mouvement des lycéens rejetant l’enseignement de la langue arabe. A ce propos, il a clairement réfuté la «proposition», considérant qu’ «on ne peut pas demander une chose aussi farfelue (…) et la prendre au sérieux, car ce n’est pas sérieux». Le responsable a insinué que derrière la revendication, «des manœuvres politiciennes visent à faire pression». Néanmoins, le porte-parole du RND s’oppose à ceux qui refusent l’enseignement de Tamazight, rappelant que cette dernière est langue officielle aux côtés de l’arabe, et les deux constituent des constantes nationales. «L’Algérie est riche et la diversité culturelle est une chance pour nous, c’est la différence qui crée les valeurs», a-t-il encore souligné. Seddik Chihab a appelé les militants de Tamazight à continuer à militer, «mais de manière intelligente». «Il faut qu’ils échappent à la manipulation. Quand il y a surenchère il y a manipulation, et quand il y a manipulation il y a échec», argue-t-il. Pour Chihab, «l’officialisation de Tamazight ne doit pas être un élément de divergence et d’échec, mais de réussite». Le parti d’Ouyahia a, d’ailleurs, lancé un appel «à cette jeunesse pour comprendre la portée de la constitutionnalisation de Tamazight et de veiller à ce que cela se fasse dans le calme et le sérieux», estimant que «rejeter un des éléments de l’identité nationale va nous ramener à la confrontation, et ça fera le bonheur de nos ennemis, et ceux-ci sont nombreux». Par ailleurs, Chihab s’est indirectement prononcé sur l’affaire des journalistes arrêtés, en parlant notamment de la liberté d’expression qu’il associera aux valeurs de démocratie. Le RND dira opter pour «un esprit de discernement (…)», précisant : «On respecte la liberté d’expression, ainsi que chaque publication dans sa ligne éditoriale, mais on ne peut pas respecter ceux qui veulent faire de l’Algérie un champ de bataille (…)».

Kamela Haddoum.

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