Deux policiers et un militaire blessés

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Un attentat à la bombe artisanale a blessé hier matin deux policiers au centre-ville de Boumerdès, précisément au niveau de l’intersection jouxtant la gare ferroviaire. Deux autres objets suspects furent déposés presque au même endroit par les commandos de l’islamisme armé pour faire diversion et accentuer sans doute aussi la psychose parmi la population.La veille, au maquis de Ghzerwal, à l’est de la wilaya régulièrement ratissé par les forces de l’ANP, un militaire a été aussi grièvement blessé suite à l’explosion d’un engin meurtrier.

Attentat à l’explosif diaboliquement planifiéCentre-ville de Boumerdès. Les aiguilles de l’horloge se sont bloquées ce mardi à 8h17, heure de l’explosion. Une voiture de police s’est arrêtée juste quelques secondes au premier carrefour jouxtant la gare ferroviaire. A peine a-t-elle redémarré que le bruit assourdissant d’un engin meurtrier s’est fait entendre. Deux policiers postés quelques mètres plus loin seront touchés par les éclats d’une bombe de fabrication artisanale. Selon des informations recoupées, celle-ci a été actionnée à distance par un commando sanguinaire, qui aura réussi à prendre la fuite sitôt son forfait accompli. Les deux victimes ont reçu les soins d’urgence dans un centre médical du chef-lieu de wilaya. Mais l’explosion a surtout provoqué un mouvement de panique indescriptible. Hommes, femmes, enfants fuyaient dans tous les sens, sans savoir où aller. Prise de panique dans cette atmosphère d’angoisse, une jeune femme a perdu connaissance, a-t-on signalé.En dévalant les escaliers menant au quai de la gare avoisinante, des jeunes piétinent d’autres personnes. Le calme s’est rétabli à l’arrivée des forces de sécurité qui ont aussitôt dressé un cordon de sécurité avant de passer au peigne fin le périmètre circonscrit. Le constat établi par la police scientifique fait ressortir que ladite bombe a été enfouie, la veille, par les terroristes dans un petit carré de plantations jouxtant le point d’intersection ciblé.Un endroit où la sûreté urbaine locale dresse pendant la journée des postes de contrôle. Un cratère d’une quarantaine de centimètres sur ladite terre pleine indiquait que l’engin meurtrier était d’assez forte puissance.Moins d’une demi-heure plus tard, les artificiers de la BMPJ découvriront simultanément deux autres objets suspects dissimulés dans un sac en plastique, l’un des deux engins a été déposé au milieu d’autres objets hétéroclites non loin d’un centre commercial, baptisé Titanic et toujours en chantier depuis une quinzaine d’années.L’autre objet suspect a été découvert dans la malle d’une voiture dé couleur rouge garée juste à côté dans un parking. De marque Marutti, le véhicule immatriculé à Alger appartient, dit-on, à une policière.

Acculé, le GSPC fait diversionSur les lieux de l’attentat, un responsable de la sûreté de wilaya nous a expliqué en substance que ces attentats ont été planifiés par certains relais de l’hydre islamiste pour tenter de desserrer l’étau sur leurs acolytes soumis dans les différents maquis à la forte pression des forces combinées de sécurité.En moins de deux semaines, en effet, quatre terroristes ont été abattus et deux autres capturés suite à l’engagement des militaires particulièrement entre Souk El Had et Thénia. Plus de 30 casemates ont été démolies et des dizaines de bombes artisanales également désamorcées dans le même temps dans les monts de Bouzegza, Djerrah, Si Mustapha et Sidi Daoud. Une semaine auparavant, on avait comptabilisé l’élimination de quatre terroristes dont deux émirs, l’un à Zemmouri et l’autre à Thénia. La proportion est certes au profit des structures étatiques de sécurité. Mais l’on ne peut cependant oublier les victimes de l’intégrisme islamiste enregistrées durant la même période : 3 morts au total à Chabet El Amer et Bordj Ménaïel, en plus d’un militaire grièvement blessé à Ammal. Les coups d’éclat du GSPC sont régulièrement suivis d’opérations de racket et d’enlèvements suivis d’exigence de rançon dans différentes communes de Kabylie.Plus de 70 rapts à forts relents d’islamisme salafiste en moins de deux ans. Et les attentats à la bombe même s’ils sont pratiquement déjoués ou n’ont pas réussi tout simplement comme ceux d’hier, ravivent ici et là la psychose au sein de la population.L’armée qui ratisse sans faiblesse les différentes zones sensibles de Boumerdès se heurte, elle, souvent à des contre-embuscades. Dans la nuit de lundi à mardi, un militaire a été blessé suite à l’exposition d’une bombe artisanale entre Ouled Aïssa et Ouled Abdallah dans la zone de Ghzerwal. Grièvement atteinte, la victime sera évacuée par hélicoptère vers un hôpital spécialisé à Alger.

Salim Haddou

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