Démocrates, à vos marques !

Partager

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Yazid Zerhouni, a annoncé la tenue des élections législatives au cours de l’année 2007. Les législatives se tiendront ainsi au mois de mai, tandis que les locales auront lieu en octobre 2007. Zerhouni a également révélé que les projets de code communal et de wilaya sont prêts et qu’ils seront soumis prochainement au Conseil du gouvernement. Avec cette annonce, la rentrée sociale et politique sera vraisemblablement animée et les partis retrouveront leurs voix. Les échéances de 2007 auront un cachet particulier pour diverses raisons. En 2002, que ce soit durant les législatives ou les locales, le FLN sous la conduite de Ali Benflis avait raflé la mise. Cet investissement, Benflis en tirera les dividendes, le jour où les députés avaient menacé le Président de bloquer les projets de loi. Ce dernier a été contraint de légiférer par ordonnances, pas moins de dix ont été promulguées. Benflis débarqué, le FLN redressé, les mêmes députés ont “découvert” leur rapprochement avec Bouteflika. En Kabylie, les élections de 2002 ont été un échec cuisant avec un taux de participation frisant le ridicule. C’est ainsi que les citoyens qui avaient boudé massivement les urnes, qualifient les élus de 2002, d’”élus taïwan”. Il est peu probable que ces derniers puissent se représenter pour 2007 devant les électeurs avec lesquels ils ont un lourd passif. Le Mouvement citoyen, que beaucoup veulent voir aujourd’hui disparaître, avait réussi à rallier à sa vision l’écrasante majorité des électeurs, dans son appel au boycott des urnes. Si le FLN et le RND ont participé tout naturellement à ces rendez-vous électoraux, le FFS l’a fait “au forceps” et continue aujourd’hui encore à vivre les répliques de cette participation. Le RCD, quant à lui, n’avait pas hésité à traiter de “traîtres” ceux qui y participaient, tout en allant avec enthousiasme aux partielles.Ces dernières avaient montré au moins deux choses. La première est le fait qu’elles se soient tenues grâce au dialogue gouvernement-archs, et que grâce à la sérénité retrouvée, elles se sont déroulées dans le calme, bien que sept électeurs sur dix se soient abstenus. La deuxième “révélation” a été une jauge fiable sur les forces politiques en présence. Ainsi plus de dix partis politiques, en sus du FFS et du RCD, qu’on dit implantés dans la région, n’ont réussi à drainer les foules aux bureaux de vote. Les mosaïques hybrides et bien des fois les alliances contre-nature qui gèrent les communes sont révélatrices de l’absence d’une force politique dominante ou prééminente en Kabylie.De 2002, en passant par les partielles de 2004, il apparaît que la région et ses électeurs sont à la recherche de sang neuf, d’idées novatrices, et ne semblent plus intéressés par les forces classiques existantes jusque-là. Les axes stratégiques de la pensée républicaine et patriotique ont été abandonnés au profit d’une guerre de leadership. A telle enseigne que l’ensemble des discours se ressemblent, en ce sens qu’ils s’éloignent du vécu quotidien des citoyens et de leurs préoccupations. Les échéances de l’année 2007 peuvent constituer pour le courant républicain un véritable challenge et un défi pour dépasser les égos et construire un large front tant attendu dans la société.

Cherif Amayas

Partager