Les oui et les mais de Ahmed Ouyahia

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Le premier responsable du RND, qui a mis de côté sa cravate pour l’occasion, est venu plaider, comme son allié Belkhadem, pour la prorogation des délais de la Charte.

Mais pour marquer sa différence avec les responsables du FLN et du MSP, Ahmed Ouyahia a commencé par dénoncer «les derniers attentats terroristes» et insisté sur la nécessité de continuer «à dénoncer le terrorisme» et à «le combattre».

Selon lui, même si l’Etat a donné une chance aux terroristes de se rendre, “il y a des Patriotes et des militaires qui luttent quotidiennement contre le terrorisme et qui ont la bravoure de donner, chaque jour, un rendez-vous à la mort”.

Et l’ancien chef du gouvernement, pour certainement ne pas donner l’impression de renier ses anciennes positions, a tenu, aussi, à rendre hommage «aux familles victimes du terrorisme», aux forces de l’ordre mais, et surtout, aux Patriotes qu’il «ne faut pas oublier».

Plus explicite encore, Ouyahia a défendu, plus que le Charte elle-même, le bilan de cette dernière, qu’il juge «positif».

A coup d’arguments qu’il s’étalera à développer devant des dizaines de militants attentifs, le secrétaire général du RND, a tenté tout au long de son discours, de louer les vertus de la Charte.

Il donnera comme exemple l’épineux problème des disparus qui a trouvé, à ses yeux, son épilogue, et des actes terroristes qui ont «diminué».

A ceux qui parlent de recrudescence des attentats, Ahmed Ouyahia a répliqué, non sans prendre à témoin les habitants de Tipaza auxquels il a rappelé les massacres des années 90 disant que «cela n’a rien à voir avec la décennie noire et que le pays retrouve sa paix et sa stabilité».

Pour convaincre du bien-fondé de ses arguments, le premier responsable du Rassemblement national démocratique s’interroge : «L’Algérie n’a-elle pas besoin de paix et de stabilité ?», avant de répondre par l’affirmative.

C’est sur cette base, d’ailleurs, qu’il justifiera son option pour l’acceptation des repentances au-delà de la date butoir de 31 août fixée par la Charte.

Cela sur le plan sécuritaire. Mais sur le plan politique, Ahmed Ouyahia semble plus que jamais intransigeant sur la question du retour des militants du FIS à l’activité politique.

Pour l’invité de Tipaza, «la Charte est politique et a été tranchée par le peuple». «Le RND n’est pas une girouette». Le secrétaire général du RND s’exprime ainsi sur ses positions contradictoires sur la révision constitutionnelle.

Alors qu’il avait jugé au départ «pas prioritaire» une telle entreprise, il l’estime à présent «légale», parce qu’annoncée par le président de la République, mais permettant «également de renforcer les institutions de l’Etat».

Concernant le texte qui sera soumis à référendum, Ouyahia dit attendre sa publication avant de «le soutenir». A noter que le meeting de jeudi dernier est le premier qu’anime Ahmed Ouyahia.

Il rentre dans le cadre d’une série d’autres rencontres qu’il présidera à travers tout le territoire national.

Ali Boukhlef

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