Démocrates non pratiquants ?

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…Coup de bol : Igenni n Aswel est beau. Tous les villages, tous les hameaux, tous les quartiers et toutes les cages d’escaliers de Kabylie sont représentés sur le site. Même widen «yettqaqayen ghef cwit n temzin» Incroyable : les femmes en quantité industrielle sont venues dire d acu bghant. Blondes, blanches, brunes, basanées… d tibbanagin akken kan tent-yehmel wul illuminent Aswel. D tameghra grandeur nature.

Des bruits courent à travers la foule compacte : Khalida-nni serait présente. On croit même savoir que Ahmed Ouyahia arrivera d’une minute à l’autre. Tout ce que compte la Kabylie comme acteurs, figurants et intermitants du spectacle politique est au rendez-vous. On reconnaît tous les anciens secrétaires généraux du FFS et ceux à venir. Le RCD, le MAK, les MCB, l’UDR, le MDS, RAJ, Tharwa n Fadhma n Su’mer, Si M’hand Oumhand, Tagherma, www.kabyle.com… Ils sont tous là.

Said Khelil discute avec Ferhat. Sadi sourit à Laskri. Benyounès est interviewé par BRTV. Des communistes distribuent des tracts. Un délégué des ârchs exerce son charme sur une jeune beurette venue représenter les ârchs de Saint-Denis.

Mais, où diable est passé Da L’Hocine ? Coup de théâtre : il est sur la scène assis à côté du vieux Dezdeg. Ce dernier lève la main et porte le micro à sa bouche : «Mes frères, c’est avec fierté que je déclare Hocine Ait Ahmed président d’honneur de la rencontre. Ne perdant pas de temps. Nous sommes tous là pour répondre à la question que vous savez. Je vous donnerai la parole à tour de rôle et par ordre alphabétique. Mais commençons d’abord par les partis politiques. Le micro est à vous partis !»

Aucun des chefs de partis ne saisit le micro. Tous se sont mis à rédiger leurs interventions sur place. Il fallait impressionner Aswel en lui servant la plus belle déclaration du parti. Mais le grand-père Dezdeg n’est pas né de la dernière pluie. Il intervient une deuxième fois pour souligner : «Mes frères, j’ai oublié de vous avertir que votre réponse, quelle qu’elle soit, doit être rendu en un seul mot. Quant aux discours, neâya». la déception se lit sur les visages de quelques hommes politiques qui se sentent piégés par, qui plus est, un vieil homme coincé dans un F2 algérien. Profitant de la position de force que lui confèrent l’altitude et le langage de vérité, Da Rezqi interpelle franchement les chefs de partis

– Alors docteur, ad nezwir yes-k, ta réponse en un seul mot ?

– Euh… démocratie.

Tous les partis répondront démocratie. Le mot sera repris en chœur par le tout Aswel. Dezdeg lève la main et reprend le micro : «Atan ihi, cfut. Je prends à témoin toute la kabylie : Tout le monde veut la démocratie. Jusque-là, vous avez été des démocrates non pratiquants. Si s-ya d afella vous allez tous marcher derrière moi pour arracher cette démocratie»

Et c’est justement ce ‘’marcher derrière moi’’ qui posait, pose et posera problème. Mais qui sait… il ne faut pas dgha perdre espoir. N’est-ce pas que Win i zemren i le pire, yezmer i le meilleur.

Ifuk

T.Ould Amar

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