Bouteflika appelle à l’adoption d’une charte mondiale des déserts

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Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a endossé les habits du défenseur impénitent de la nature lors de l’ouverture, hier, au Palais des Nations, à Alger, de la conférence internationale sur la lutte contre la désertification et l’impératif international de politique de soutien. La rencontre qui s’étalera du 17 au 19 du mois en cours, a été rehaussée par la présence de M.Hans Van Jenkel, recteur de l’Université des Nations unies, Hama Arba Diallo, secrétaire exécutif de la convention des Nations unies pour la lutte contre le désertification et du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem accompagné de son staff. Lors de son allocution, Bouteflika a, d’emblée, souligné que les frontières des déserts avancent de manière inquiétante, en ajoutant que la désertification sera l’un des problèmes mondiaux du XXIe siècle. Les causes, selon lui, sont liées aux activités humaines. « L’extension de la désertification est imputable à des pratiques de gestion inadaptés » a-t-il expliqué. A défaut d’une action non concertée, Bouteflika, a prévenu contre la menace qui pèse sur la sécurité alimentaire de nombreux pays, notamment les plus pauvres. Le président de la République a rappelé, dans le détail, les actions menées par l’Etat algérien dans son effort de lutte contre la désertification. Il citera, à cet effet, les premiers chantiers populaires des années 60, le grand projet du « Barrage Vert » d’une superficie de 3 millions d’hectares et le Plan national de développement agricole( PNDRA). « Enfin la politique de développement rural commence à prendre une certaine vigueur » dira-t-il. Boutellika s’est enorgueilli que l’Algérie ait ratifié en 1995 la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Le premier Magistrat du pays a estimé qu’un milliard d’habitants établis dans ces zones désertiques vivent dans un dénuement total et insupportable. Soutenant que la pauvreté et la désertification s’alimentent mutuellement, Bouteflika a reconnu que cette dernière génère des tensions sociales, économique et politiques très lourdes. Des tensions qui affectent notamment le continent africain malgré, dit-il, la disponibilité des richesses et des potentialités naturelles formidables. Sans tomber dans le fatalisme, le président de la République a imputé cette situation « aux résultats de faits historiques douloureux et d’expériences de développement et de gouvernance post-indépendance inabouties ». Dans cette optique, le NEPAD, constitue, d’après lui, une « réponse résolue et rationnelle aux défis majeurs qui se posent devant l’Afrique ». Toutefois, le chef d’Etat a conditionné la réussite de cette initiative dans une mobilisation réelle et une solidarité effective de la communauté internationale et des pays riches, considéré toujours par le conférencier, responsables à la fois « de l’état préoccupant de l’Afrique et de pollueurs de la planète ». L’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports sous l’ère Boumediene a fait savoir que la lutte contre la désertification constitue un défi environnemental et politique majeur. « Elle doit également faire face aux conséquences des changements climatiques qui menacent les terres arides et l’existence même de certaines populations dans le monde » a-t-il renchéri. Le locataire du palais d’El Mouradia a lancé un appel pressant à l’adresse de tous les pays afin de s’inscrire dans la mise en œuvre des trois conventions des Nations unies issues du sommet de la terre de Rio. « C’est l’occasion pour nous de réitérer notre appel pour l’adoption d’une charte mondiale des déserts et de la lutte contre la désertification. » a-t-il conclu. Pour sa part,.M.Hans Jenkal a indiqué que la désertification est un challenge qui concerne non seulement les zones arides mais tous les pays du monde. Il a insisté sur le fait de joindre tous les efforts pour développer des politiques de lutte contre la désertification, en concédant que beaucoup reste à faire dans ce domaine. « L‘avenir est à nous, le challenge aussi. » a -t-il lâché, optimiste.

Hocine Lamriben

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