Les délégués prochainement chez Bouteflika

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Même si jusqu’à aujourd’hui aucun communiqué officiel n’a été rendu public sur l’issue des discussions entre les deux parties, l’on croit savoir des deux côtés que plusieurs questions importantes ont déjà été élucidées. Des sources interposées parlent d’ores et déjà d’un accord sur le très controversé point relatif au départ des brigades de gendarmerie des régions de Kabylie. Si la forme que prendra la mise en œuvre d’un tel point n’est pas encore précisée, et il faut attendre quelques semaines pour voir la décision rendue publique, il n’en demeure pas moins que si une telle avancée venait à être réalisée, l’application de la plate-forme d’El Kseur sera une réalité dans les tout prochains jours. Cela est plus plausible, d’autant que le départ des brigades de gendarmerie figure parmi les points les plus difficiles à résoudre.L’autre question qui a soulevé une véritable levée de boucliers au sein de la classe politique est celle liée à l’officialisation de tamazight. Il semble que ce point n’est toujours pas abordé, étant donné que son application relève des prérogatives du chef de l’Etat qui se chargera de trouver la meilleure formule de sa mise en pratique et une solution intermédiaire qui fera que le référendum soit évité. Cette option étant rejetée par les archs qui l’ont exclue des débats, le Président et son chef du gouvernement, qui conduit le dialogue, doivent réfléchir à la manière pour faire l’omelette sans casser des œufs. Certaines sources ont même indiqué dans ce registre que cette question sera traitée directement entre la délégation du Mouvement citoyen et le chef du gouvernement, parce que les fonctionnaires qui traitent actuellement des autres chapitres ne sont pas habilités à s’engager sur une question aussi stratégique que l’officialisation de tamazight.La sérénité affichée par les deux partenaires confirme, si besoin est, que le dialogue en cours avance de manière normale et il n’y a, du moins pour le moment, aucun sujet qui fâche et sur lequel les deux parties butent. Ce constat est conforté par la mise en application de plusieurs résolutions signées entre les archs et le gouvernement, à commencer par le règlement définitif du contentieux avec Sonelgaz dont les directeurs régionaux ont reçu des instructions pour éponger les factures impayées des trois années de la crise qu’a endurée la Kabylie. Des commissions de suivi sont d’ailleurs installées dans au moins trois wilayas, Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira pour s’occuper des cas les plus urgents notamment en ce qui concerne les blessés et les victimes du Printemps noir à indemniser.Il est utile de rappeler que plusieurs points résolus ont été rendus publics le mois dernier par les délégués des archs. Il s’agit notamment de celui lié au jugement par les tribunaux civils des gendarmes rendus coupables d’assassinat de manifestants lors des évènements de Kabylie du printemps 2001. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, s’est rendu le 18 avril dernier à Béni Douala où il s’est recueilli sur la tombe de la première victime tuée lors des heurts et à la mémoire des 125 autres jeunes tombés depuis avril 2001, ce que certains délégués considèrent comme un premier pas vers le règlement définitif de cette crise qui a franchi sa quatrième année.

Ali Boukhlef

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