Les protestataires du FFS agressés

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Le secrétariat national du parti d’Aït Ahmed, qui a accueilli les frondeurs par des jets de pierres, confirme ainsi son opposition à toute voix discordante au sein de sa formation politique.

La crise qui continue d’ébranler le plus vieux parti de l’opposition a débordé, pour la deuxième fois, vers la violence où des militants qui s’opposent depuis une année à la composante du secrétariat national ont été agressés par des jets de pierres et autres projectiles lancés à leur encontre, ce jeudi, lors de leur tentative de tenir un sit-in de protestation contre la tenue d’un audit national « ficelé d’avance ».

Les contestataires ayant initié cette « action pacifique » se sont retrouvés débordés par le grand nombre de militants qui ont fait le déplacement vers Zeralda pour les soutenir. « Alors que nous avons prévu la présence symbolique de 50 à 100 militants seulement pour marquer notre opposition à la mascarade politique du secrétariat national et dénoncer la manière autocratique de gestion du parti par Karim Tabou, nous nous sommes retrouvés en présence de plusieurs centaines de personnes qui sont venus nous soutenir, c’est ce qui a rendu notre action périlleuse », nous dira un des militants protestataires présents à Zeralda.

Ce dernier, que nous avons joint hier par téléphone, déplore la blessure d’un vieux militant, qu’il surnomme affectueusement Ammi Salah, touché au front par un projectile lancé par des individus qui faisaient office de service d’ordre. Selon notre interlocuteur, le FFS vient de franchir un autre « seuil dans l’infamie », en louant les services d’une société de gardiennage « payée avec l’argent des militants pour les bastonner ».

L’arrivée des militants protestataires devant le siège de la Mutuelle des matériaux de construction de Zeralda, dès 9h, semble avoir provoqué la panique des proches du secrétariat national du FFS qui ont, selon notre interlocuteur, manifesté leur agressivité face à des personnes qui arboraient des banderoles et scandaient des slogans. Sur ces derniers, les contestataires ont écrit entres autres :  » Audit du secrétariat national, juge et partie  » et « Non à la violation des statuts « .

« Dans leur acharnement contre nous, malgré la présence de vieux militants de 1963, les sbires de Karim Tabou n’ont pas hésité à cibler les bus et voitures qui nous ont transportés, heureusement pour nous, ils étaient garés loin du site où se tenait la réunion », ajoutent–ils encore. Et de saluer la sagesse du vieux militant Ahmed Ali-Tahar, pour avoir, dit-il, fait preuve de sérénité et de sens de responsabilité en incitant tous les militants contestataires à regagner les bus.

Interrogé sur leurs réactions à venir, notre interlocuteur dira que  » le mouvement de protestation n’est pas prêt de s’estomper, tant que le FFS est spolié par des personnes qui ne cessent de violer les statuts du parti « . « Nous continuons à prouver à Tabou et consorts que notre dossier n’est pas clos comme il le prétend », a-t-il tenu à préciser. Hier, les protestataires présents à Zeralda ont rendu public un communiqué de dénonciation de ce qui s’est produit avant-hier devant le siège de la Mutuelle des matériaux de construction. Ils considèrent que « l’aveuglement et la culture de la haine ont supplanté la culture démocratique et le réflexe de convivialité qui ont toujours caractérisé le FFS ». Et de souligner que « la présence symbolique et pacifique des militants protestataires sur les lieux où devrait se tenir l’audit du parti, a été une nouvelle fois couronnée par une bastonnade haineuse attisée et provoquée par des laquais au service de l’appareil ».

M.A.T.

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