Les élections locales dans le flou

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Suivant l’article 29 du code portant régime électoral, le corps électoral doit être convoqué trois mois révolus avant la tenue du scrutin. Or, à trois mois de la fin novembre, aucun texte n’a été diffusé par la présidence de la République.

Face à ce mutisme, devenu règle depuis des années, des autorités concernées, on ne peut que s’interroger. Hormis le fait d’annoncer le report des élections locales, prévues initialement en septembre, pour le mois de novembre, aucune autre précision n’a été donnée. A peine si Yazid Zerhouni, le toujours mythique ministre de l’Intérieur, a insinué il y a de cela quelques jours un nouveau décalage du scrutin local. Sans plus de détails.

Mais pourquoi un tel report et un tel mutisme ? Pourquoi maintenant ? Aucune réponse n’est disponible, mais les plus téméraires ont trouvé la parade. Des rumeurs les plus folles reviennent, à la lumière de l’absence prolongée du chef de l’Etat, sur la mystérieuse maladie du Président Bouteflika. Tout Alger parle d’une  » évacuation  » en urgence vers un pays européen, la Suisse étant privilégiée.

L’autre thèse avancée, politique celle-là, est le fait que les pouvoirs publics, le duo Bouteflika-Belkhadem en tête, veulent d’abord faire adopter les nouveaux codes communal et de wilaya avant d’envisager de nouvelles élections. Quitte à faire une entorse à la loi et aux usages en la matière.

Dans cette confusion, les partis politiques restent pour le moment muets et prudents. Comme si la question ne les concernait guère. Même si la période des vacances peut être à l’origine de cette situation. En effet, un membre très influent du FLN, que nous avons joint hier au téléphone sur son lieu de villégiature dans une ville côtière de l’Est du pays, ne sait même pas si le délai serait de deux ou de trois mois. Il sait par contre que son parti, donc le Front de libération national, finalisera ses listes électorales le 9 octobre prochain.

Les autres partis, à part l’agitation de Boudjerra Soltani, n’affichent aucune activité particulière. Certains, ne remplissant même pas les conditions d’une participation aux prochaines élections, ne se prononcent même pas et préfèrent laisser la vague passer sans d’émettre un quelconque avis.

Sauf grande surprise, qui ne viendra certainement pas de sitôt, les élections locales sont sur le point d’être reportées.

Ali Boukhlef

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