Impasse sur le retrait des élus

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Depuis pratiquement la campagne électorale présidentielle de 2004, le FLN à Tizi Ouzou est traversé par une crise sans égal. Deux ailes se sont livrées bataille acharnée à telle enseigne que même la participation au 8e Congrès n’a guère fait l’unanimité. Les partisans du clan à Benflis, en proportion dominante, ont plus travaillé dans le verrouillage, empêchant toute mécanique politique du parti, allant jusqu’à contracter aux dépens du FLN, des alliances impensables et à la limite de la contre nature, faisant de l’opposition à Bouteflika, le cheval de Troie. Le cinglant revers enregistré a remis les pendules à l’heure. Les ralliements et déjugements sont devenus monnaie courante, de ceux-là mêmes, qui ont misé sur le cavalier perdant. A Tizi Ouzou, les adeptes de Benflis (l’ensemble des 9 députés et quelques élus des APC et APW), se retrouvent dans une situation de flottement et rongés depuis par l’immobilisme.Lors de la rencontre de jeudi, un semblant de retrouvaille a réchauffé les cœurs pour que s’installe une réconciliation de façade, puisque des proches de radicaux continuent de s’affirmer à la moindre occasion.M. Seddiki, usant d’un discours unificateur et rassembleur, a insisté beaucoup plus sur l’impérieuse nécessité de braquer les regards sur l’avenir et agir en rangs serrés. Très averti sur le service clivage qui caractérise la base militante et les cadres dans la région, au point d’avoir des mouhafadha et kasmate bis, M. Seddiki a fait l’éloge du FLN en Kabylie à travers l’histoire, pour enfin trouver la solution de lui redorer son blason d’antan et dépasser la crise. Les effets d’une cohésion des rangs du FLN en Kabylie assurera au parti une redynamisation nationale avec la certitude de demeurer un parti majoritaire. A ce titre, il cite Abdelaziz Bouteflika, président de la République avec ses 85% de suffrages. L’option de la réconciliation opérée dans le parti a fait dire à certains cadres du parti, la récupération des 6% des voix collectées par Benflis, pour qu’aujourd’hui le président de la République atteigne 91% des suffrages. En réitérant un soutien sans failles au président de la République, M. Seddiki a exhorté l’assistance à intervenir sur le terrain pour faire triompher le programme présidentiel sur tous les chapitres avec un peu plus d’intérêt sur la réconciliation nationale dont l’amnistie est la toile de fond. il revient sur les différentes réalisations de Bouteflika qui a pu faire revenir l’Algérie sur une bonne place dans le concert des nations, ainsi que la relance économique en passe de donner des résultats.En dépit de la présence des élus, ce qui par contre est surprenan, le sujet de la dissolution des assemblées n’a pas été abordé. Tacitement, cette façon de faire, les élus peuvent continuer à exercer et ne sont nullement sommés de quitter les assemblées.Le sujet en question met mal à l’aise le FLN, depuis le début du scénario, la confusion est bien pleine à ce niveau. Seul un élu à l’APW, en la personne de M. Slimane Kenouche, membre du Conseil national, bien rangé du côté des redresseurs, a remis son mandat il y a de cela une année pour, expliquait-il, permettre à la Kabylie de reprendre paix et développement, sinon le reste des élus est toujours en poste.La recommandation principale arrêtée lors de ce conclave est d’unir les rangs, appuyer le président de la République, et se préparer avec force aux prochaines joutes électorales en investissant sur les jeunes et les femmes.Rien n’est sûr que le pari est gagné sur cette réconciliation, car les atavismes peuvent se régénérer en des moments de grands enjeux.La fracture était tellement profonde, du moins à Tizi Ouzou, qu’on ne peut régler la crise d’un revers de main. Le membres de la direction nationale du parti ont conscience du poids de la problématique, en premier chef M. Belkhadem, qu’on ne peut réduire un problème politique à un sentiment d’honneur.La non-exécution du retrait des élus des assemblées, est une parfaite illustration de la déroute politique du Parti traversé par des approches antinomiques et diamétralement opposées sur le sujet.

Khaled Zahem

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