Les limites objectives d’un chef islamiste

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Ainsi, lors du passage de Aboudjerra Soltani, premier responsable du Mouvement de la société pour la paix (MSP) ex-Hamas, à l’émission

 » Baramijouhoum  » diffusée le temps d’une campagne électorale par l’Unique, le chef de file intégriste du MSP a tout simplement brillé par son discours creux.

Dans sa frénésie, il a produit un discours au vitriol. Usant d’échappatoires abjects pour fuir les questions pertinentes de la journaliste, Aboudjerra verse dans un interminable cycle de justifications, mais sans pour autant convaincre quiconque. Aboudjerra Soltani, élu à la tête du MSP en août 2003, suite à la disparition de cheikh Nahnah en juin de la même année, prend les rênes avec pleins pouvoirs de la formation islamiste dite modérée. Dès lors, le nouveau chef fraîchement élu, en saltimbanque politicard s’évertue dans la deuxième phase d’une politique d’entrisme déjà initiée par le défunt Nahnah.

Apostrophé sur l’Alliance présidentielle, créée en février 2004, dont le MSP est partie prenante, Aboudjerra souligne que l’Alliance comprend 9 points, dont l’application du programme du président de la République. Elle sert, selon Soltani,  » de rouleau compresseur qui prépare le terrain au président « , et d’ajouter, que son rôle majeur, serait  » de rendre la confiance des citoyens en les institutions de l’Etat.  » A propos des tirs croisés entre ses membres, Aboudjerra a estimé que chaque parti est indépendant dans ses prises de positions. Les échanges d’accusations qui ont caractérisé l’Alliance et sa mise à mort, dernièrement par Ouyahia, semblent être la règle. Pris de court par la journaliste, Aboudjerra a révélé que les 200 personnes contactées à Blida pour chapeauoter la liste MSP pour les locales ont refusé, parce que, son parti  » impose une gestion stricte et un suivi quasi-quotidien des affaires locales « , avant que la journaliste ne lui explique que les raisons de ce refus, émanant de la contestation de la ligne prônée par le parti. Signalons toutefois, que la région de Blida est la ville natale de cheikh Nahnah et son fief durant la dernière décennie. Abordant le passé de Aboudjerra, notamment au sein du parti dissous, FIS, Soltani avait présenté sa candidature aux élections de 1991 sous la houlette du parti dissous, avant de s’en démarquer. Les raisons qui ont poussée Aboudjerra à prendre des distances avec ses ouailles du FIS n’étaient pas politiques. Elles répondent à une logique tribale. En effet, Aboudjerra a été exhorté par sa tribu de quitter cette formation de crainte de voir des dissensions internes naître entre les fidèles du FIS et ceux d’autres formations, notamment islamistes.

Interrogé sur ses accointances avec les  » Frères musulmans « , un courant islamiste radical, réfractaire à toute idée d’ouverture démocratique, crée par Hassan El Benna en Egypte, Soltani a confirmé que sa formation s’inspire de leur idéologie intégriste. Sur le plan politique, Aboudjerra considère que les prérogatives restreintes des élus locaux ne déterminent en rien  » l’efficacité  » de la gestion. Pour lui, le bas niveau d’instruction, la non-croyance en Dieu et autres maximes de forfaitures, constituent le problème de la mauvaise gestion des locales.

Sur le procès de Khalifa, dont il a été entendu en tant que ministre du Travail et de la Sécurité sociale, suite au dépôt de l’argent de la CNAS dans la banque privé Khalifa, l’invité de l’Unique s’est refusé de tout commentaire, en estimant que les décisions de justice de se commentent pas.

Apostrophé au sujet de ses déclarations concernant les dossiers de corruption qu’il détient, évasive été sa réponse. A titre de rappel, Aboudjerra a subi un camouflet de la part du président sur l’utilisation du dossier de corruption à des fins populistes. Interrogé sur le prochain congrès du MSP prévuen août 2008, Soltani a estimé que c’est  » une occasion de faire les bilans. » Tout en niant l’existence de contestations internes menées par le duo, Menasra et Mokri contre lui, Aboudjerra a avoué que le MSP pourrait changer de cap, mais sans pour autant aller à l’opposition.

Pour tout dire, le passage de Aboudjerra Soltani à l’ENTV était un gâchis de trop. Il a montré ses limites dans un jeu politique sain et de niveau faible. Il a trop parlé pour ne rien dire.

M. Mouloudj

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