Feu Azzedine Boutache a fait les frais d’une » négligence médico-chirurgicale avérée « .
C’est la conclusion à laquelle est parvenue une commission d’enquête constituée à l’initiative du directeur de l’EPH Khellil-Amrane. Installée le 9 février dernier, soit une semaine après le décès du patient, et composée de cinq médecins, la commission a remonté tout l’historique du séjour hospitalier de feu Azzedine Boutache.
Ce dernier s’est présenté au PU le 20 janvier avec » un syndrome occlusif haut situé bien exploré où l’indication chirurgicale ne souffre aucune ambigüité « .
Mais on n’a pas opéré. Et le patient meurt après une » occlusion » mise en évidence par » la présence de selles émis par voie orale. »
La commission relève l’absence de » traçabilité » de certains épisodes du séjour hospitalier du défunt. Le Dr Tassadit Z., chef du service de chirurgie viscérale, a-t-elle examiné le patient ? Oui, répondent certains collègues. Mais aucune trace dans le dossier du patient. Première zone d’ombre. La commission ne semble pas avoir interrogé le chef du service de chirurgie viscérale. Pourquoi ? Deuxième zone d’ombre. Directement mis en cause par la famille du défunt, le chef du service de chirurgie viscérale, nie en bloc et clame être » victime des aléas de la vulgarisation de la science qui expose ses disciples à une opinion publique qui s’autorise des diagnostics, pose des indications opératoires, situe les responsabilités, juge et condamne « : (La Dépêche de Kabylie du 6 mars). Selon sa version des faits, Azzedine Boutache » fut programmé au secteur deux jours après qu’il soit consulté, ceci afin d’effectuer auparavant un examen pré-anesthésique « . La date de l’intervention » fut connue et transmise au service où le malade fut hospitalisé « , indique-t-elle. » Des témoins pouvant affirmer mes dires existent « , précise le Dr Tassadit Z.
Cet appel à témoins confirme quelque part la non traçabilité documentaire relevée par la commission d’enquête. Se faisant énigmatique, le Dr T.Z. souligne que le drame de la famille Boutache » n’est que la face visible de l’iceberg, la face cachée recèle des vérités qu’il est temps de mettre à nu « .
Et semblant se défausser plus loin sur d’autres composantes du corps médical, elle souligne que » la bonne prise en charge d’un malade est l’affaire de tous « .
Qu’est-ce que tout ça veut dire ? Il y a un point néanmoins sur lequel le médecin et la famille du défunt s’accordent : » La justice rétablira la vérité « , comme l’a affirmé le Dr T.Z. Celle-ci est saisie et elle devrait donner des suites dans les jours à venir.
M. Bessa