Kabylie : le test décisif

Partager

La chose est vécue, aujourd’hui encore, comme une véritable constante dans les mœurs électorales algériennes : la Kabylie est, pour des raisons qui lui sont propres, une région (trop) peu portée sur toute forme de consultation électorale. De fait, les observateurs de la scène politique locale estiment que, pour la prochaine présidentielle, le véritable enjeu se situe dans la capacité ou non de la Kabylie à perpétuer cette tradition électorale qui s’est étalée sur plusieurs dizaines de scrutins. Pourquoi une telle incertitude à quelques mois seulement du scrutin ? Et pour quelles raisons la Kabylie serait-elle prête à se départir de son “ fainéantisme” électoral? Nos consultants ont apporté des explications aussi simples que convaincants : il y a d’abord, s’accordent-ils à dire, ce contexte politique apaisé et serein qui règne sur la Kabylie depuis

plusieurs mois déjà et qui aura comme effet certain d’exempter la population locale de toute forme de pression ou de harcèlement politique. Pour cette présidentielle, la Kabylie pourrait bien tourner le dos aux urnes (et ça ne serait pas une surprise si ça la venait à se produire) mais il n’est pas du tout exclu que la base militante des candidats en lice exerce une mobilisation accentuée pour convaincre le maximum de citoyens afin de troquer leur probable statut de “ boycotteur” pour celui du votant. Le climat général régnant actuellement sur la Kabylie s’y prête grandement. L’autre argument avancé par nos consultants réside dans la lecture des statistiques des dernières consultations électorales de la région. Ces statistiques permettent, en fait, de décrypter certaines réalités qu’on a tendance à occulter où à lier directement avec des contextes farfelus. Certes, la Kabylie n’a jamais “exagérément” voté, mais depuis les partielles de novembre 2005 le taux de participation n’a jamais cessé de grimper… même timidement.

Résultat des courses, l’on s’attend, lors de cette présidentielle, à deux cas de figure en Kabylie : soit que la région fasse “honneur” à son statut de région peu votante, soit qu’elle décide de se faire une nouvelle renommée en votant, librement, sur le candidat qu’elle jugera méritant.

Omar Benmohamed

Partager