La chasse aux bureaucrates à Béjaïa

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Alors que le fossé entre administrés et administrateurs ne cesse de se creuser au fil des années, le wali de Béjaïa, conscient de l’ampleur qu’a prise le phénomène de la bureaucratie dans la région, a fait part, l’été dernier, à l’ensemble des directeurs de l’exécutif, les chefs de daïra et les P/APC qu’un groupe de travail a été mis en place pour “dresser un diagnostic et proposer des solutions d’allègement des procédures pour les services ayant une relation directe avec les citoyens.”

A cet effet, le premier responsable de l’exécutif de wilaya insiste sur la nécessité “d’assister les membres de ce groupe de travail dans l’accomplissement de leurs missions”, dont l’objectif, précise-t-il, est “d’aboutir à la mise en place des allégements nécessaires.” S’agissant des membres qui composent ledit groupe, ils proviennent de divers horizons, dont la loyauté et la compétence sont les seuls critères d’éligibilité retenus par le wali, apprend-on de la chargée à la communication de la wilaya.

Dans l’état des lieux qu’il a dressé, le wali constate que “les citoyens peinent souvent pour obtenir des documents au niveau des différents services publics.”

Et à titre illustratif, Ali Bedrici cite dans sa note : “Les va-et-vient de citoyens qui viennent de loin et auxquels il est souvent demandé de revenir plusieurs fois, la multiplication des pièces demandées pour la constitution des dossiers alors que les pièces sont superflues, la complexité des procédures d’instruction des dossiers, conduisant à des lenteurs exagérées dans leur traitement, la non-information des administrés sur les suites réservées à leurs doléances et les conditions d’accueil des citoyens.”

A propos des doléances des citoyens, le wali ordonne à l’administration “de tenir les requérants informés des suites réservées à leurs requêtes”, en veillant, insiste-t-il, “à ce que les requêtes des citoyens reçoivent des réponses appropriées… et dans des délais raisonnables.” Cela permettra, estime-t-il, “de mettre fin au sentiment que ressent le citoyen face aux silences opposés à ses démarches par les divers services de l’Etat.” D’ailleurs, les deux journées d’audiences par semaine instituées par l’administration s’inscrivent, souligne le wali, dans l’optique “d’ouverture vers les citoyens en répondant systématiquement à leurs requêtes.” Mais qu’en est-il sur le terrain ?

Il faut dire à ce propos que l’ouverture de l’administration vers les citoyens, comme l’espère le wali, reste à ce jour un vœu pieux, car le fossé qui sépare le citoyen et l’administration est large. Comparable à une forteresse aux murs infranchissables, les requérants gardent toujours une mauvaise image de l’administration.

Il convient de signaler, au demeurant, que l’arrêté du wali n’est, en clair, qu’un dispositif qui vient s’ajouter aux précédents mécanismes déjà mis en place pour lutter contre la bureaucratie, laquelle est devenue ces dernières années une pratique courante dans toutes les administrations de par le territoire national, particulièrement à Béjaïa pénalisant, par conséquent, fortement les citoyens.

Dalil S.

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