Vers la recomposition du champ politique

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La déclaration de Abdelaziz Bouteflika, avec l’éventuelle promulgation du décret présidentiel sur la dissolution, avec cette nouveauté, d’intégrer quelques municipalités de Boumerdès et de Bouira, cela aiguisera les appétits de tous les avenirs politiques dans les localités concernées par l’élection, si bien qu’à présent, la date n’est pas fixée, toutefois le corps électoral serait convoqué dans les prochains jours. La Kabylie, politiquement surreprésentée, le RCD, le FFS, le FLN, le RND, pour ne citer que ceux-là, ont à plusieurs reprises fait l’expérience de la gestion des municipalités, sans donner la satisfaction tant attendue. Depuis 1989 à l’ouverture politique, les collectivités locales ballottaient entre la gestion RCD ou FFS et à un degré moindre le FLN. La déception chez les populations est tellement grande qu’elles ne jugeront pas opportune de reconduire un personnel politique qui n’a pas réussi à venir à bout des peines qu’endurent les populations. Les exécutifs des collectivités locales, quelqu’en soit le parti majoritaire, se sont transformés en véritable tribune de règlement de comptes et en des cas de sources rentières où le clientélisme et l’affairisme battaient les pavés. La dilapidation du foncier a profité à certains élus et collatéraux, de bâtir des fortunes colossales aux dépens de l’intérêt de la collectivité, ainsi des comportements déviationnistes de la mission dévolue, ont été monnaie courante et récurrente, en ce sens que les populations sont plus que jamais aguerries et se montrent exigeantes pour gagner la confiance, cela dit, il est utile de rappeler que des exceptions sont connues et ont respecté à la lettre et à l’esprit, les règles d’un élu.Face à cette nouveauté et à cette volonté d’organiser les élections, la Kabylie serait forcée à faire des choix difficiles. Répondre à l’appel du vote et aller aux urnes avec la prudence de ne pas reproduire les erreurs du passé, à condition d’avoir affaire à des listes autres que celle traditionnelles, pour au moins avoir l’espérance de s’occuper de leurs problèmes au quotidien. L’autre attitude est l’indifférence au scrutin, ce qui verrait un taux de participation trop faible, où les futurs élus ne différeraient en rien devant ceux qui préparent les valises.En tout état de cause, la bataille sera rude et si l’on se fie aux premiers indicateurs, les futures partielles seront briguées par au moins six partis politiques, auxquels s’ajouteront les délégués des archs et les indépendants. La dialectique de l’alliance sera très complexe, le RCD qui courtise le FFS peut d’ores et déjà se voir refuser l’offre de service pour des listes communes. Le FFS, par la voix de son responsable à la communication, a opposé un niet catégorique, et déterminé à mener seul la barque en Kabylie. Par contre, les délégués des archs ainsi que le RND, l’UDR, le rapprochement est naturellement faisable et la possibilité de surprendre a toutes les chances de se réaliser. L’autre éventualité de voir rafler des mairies pourrait venir des indépendants qui ont le bénéfice de la virginité politique, un atout qui les dédouane de tout soupçon.D’autres partis, comme l’UDR qui interviendra, quelqu’en soit la forme de participation directe ou indirecte, comme force du renouveau sur laquelle se greffe tout un capital de sympathie, qui lui permettra de focaliser les espoirs d’une population livrée à elle-même et restée longtemps aphone à la chose politique.Les prochaines compétitions électorales reconfigureront inéluctablement le paysage politique local, avec une architecture nouvelle ou des voix, jusque-là absentes, feront leur entrée pour être des interlocuteurs au services de la Kabylie qui avance pur battre tous les défis, ce qui est possible.

Khaled Zahem

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