L’intersyndicale satisfait de la réussite de son action

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Les syndicats de l’éducation affiliés à l’Intersyndicale autonome de la Fonction publique (IAFP) (CLA, Cnapest, Satef, Snapap et Cnec) ont observé un rassemblement devant le département de l’éducation pour exprimer leur ras-le-bol vis-à-vis de la situation chaotique dans laquelle se débat le secteur de l’éducation. A l’unanimité, les syndicats autonomes de l’éducation affiliés à l’Intersyndicale, qui sont les animateurs de cette action, parlent d’une réussite totale de la grève, qui a vu l’adhésion d’un grand nombre d’enseignants. Ces derniers veulent à travers cette action alerter l’opinion publique et les parents d’élèves de cette catastrophe pour qu’ils puissent prendre position avec les syndicats. Bien avant 12 heures, un cordon de sécurité a été mis en place, interdisant ainsi aux manifestants d’approcher le département de Benbouzid. “Monsieur le président, on demande l’intégration”, “Benbouzid à la porte”, “Monsieur le ministre, le tablier n’est pas une réforme”, crient pendant quelques minutes les cadres syndicaux avant d’être dispersés par les éléments de la sûreté nationale et de les repousser loin du lieu de leur rassemblement. C’est à ce moment que le département de Benbouzid a sollicité les manifestants à une entrevue. Mais ces derniers ont refusé parce qu’il s’agit d’un emballage, affirme Mohamed Salem Sadali, porte-parole du Satef. “S’il y a des négociations réelles à l’avenir nous seront prêts à négocier mais nous ne voulons pas que la tutelle continue à jouer au négociateur de circonstance”, a-t-il enchaîné. Selon le chargé de communication au sein du Cnapest, ce mouvement de protestation a été massivement suivi dans les trois paliers au niveau des wilayas de Bouira, Béjaïa, Skikda et Tizi-Ouzou. A en croire ce dernier, le taux de réussite du débrayage est de 80% au niveau du secondaire, à l’échelle nationale. Le chargé de l’information du CLA, Idir Achour, a insisté sur le fait que “la rentrée scolaire n’a pas encore eu lieu et dans les établissements où elle a eu lieu, les élèves sont fatigués par la surcharge de l’emploi du temps”. “Le problème de l’école algérienne n’est pas celui de la couleur du tablier ou celui de la logique du nouveau week-end mais le véritable problème ce sont les conditions déplorables dans lesquelles se débat l’école publique”, a-t-il déploré. “Si cela continue nous risquons d’aller vers une catastrophe dans toutes les écoles publiques”, avertit-il. S’agissant du suivi de cette grève, Idir Achour dira que c’est un tsunami syndical dans tous les lycées. Une enseignante au niveau du lycée l’Emir Abdelkader a précisé que les réformes de la tutelle ne sont que du “bricolage” en citant l’exemple de l’uniformisation des tabliers en se demandant si la couleur des tabliers va améliorer le niveau des élèves. Les cadres syndicaux rencontrés sur les lieux ont d’emblée averti : “Ils sont en train de pousser la situation au pourrissement. Nous voulons alerter l’opinion publique et les parents d’élèves pour éviter la grève illimitée mais si la tutelle persiste dans sa politique de fuite en avant, nous serons obligés d’entreprendre des actions plus radicales.”

Le débrayage massivement suivi

Les enseignants ont été nombreux, hier, à répondre à l’appel de l’Intersyndicale nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique. Quelques établissements ont été paralysés à l’occasion de cette grève générale d’un jour. Selon les organisateurs de la grève, le taux de suivi a atteint 80% au niveau du secondaire. Devant le lycée El Idrissi, quelques élèves étaient encore, à 11 heures, devant l’établissement. Un grand silence règne à l’intérieur de cette immense bâtisse. N’empêche que les élèves ne pouvaient pas quitter les lieux, sachant que quelques cours assurés par des vacataires ont eu lieu dans la matinée. Le même constat a été enregistré au lycée Cheikh Bouaâmama (ex-Descartes), où les élèves commençaient à quitter les lieux après une longue attente devant l’établissement. “Nous n’avons pas eu cours aujourd’hui car les enseignants sont en grève, et nous ne savons pas si on reprend les cours normalement demain ou non”, a lancé une lycéenne. En effet, l’année scolaire ne fait que commencer, et voilà que les syndicats manifestent leur colère et leur mécontentement quant à la situation socio-professionnelle qui est, selon les syndicalistes, plus que déplorable. Ces derniers n’ont pas cessé depuis plusieurs années de lutter pour une école publique et de qualité.

Lemya Ouchenir

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