Des attaques à Mossoul et Baaqouba tuent 24 personnes

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Il s’agit des attaques les plus meurtrières lancées contre les forces de sécurité irakiennes depuis les élections générales du 30 janvier, présentées par les Etats-Unis et le gouvernement irakien comme un coup dur infligé à la guérilla. Douze policiers ont été tués et cinq autres blessés dans un attentat-suicide perpétré dans l’enceinte de l’hôpital général de Mossoul, villa à majorité sunnite à 360 km au nord de Bagdad, alors que ces hommes attendaient de recevoir leur paie, a indiqué une source hospitalière. Selon le colonel de police Saad Aziz, “un kamikaze, portant un long manteau, a appelé les jeunes policiers pour qu’ils se rassemblent autour de lui. Il a alors fait sauter les explosifs qu’il transportait sur lui”. Les policiers devaient être payés dans trois salles situées dans la cour de l’hôpitale.Le groupe de l’extrémiste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, l’ennemi numéro un des Américains en Irak, a revendiqué l’attentat dans un communiqué mis en ligne sur un site internet. “Un lion de la brigade des candidats au martyre relevant de l’Organisation Al-Qaïda au pays du Rafidaïn (la Mésopotamie) s’est infiltré dans un centre de rassemblement d’apostats voulant réintégrer la police à Mossoul”, indique le groupe dans un communiqué dont l’authenticité ne peut être établie. Par ailleurs, un civil a été tué et trois autres ont été blessés par la chute de deux obus de mortier près du siège du Conseil de province, selon le docteur Mohammad Abdel Rahmane, de l’hôpital universitaire de Mossoul. L’un des blessés, âgé d’une quarantaine d’années, a affirmé qu’il marchait dans une rue proche du bâtiment visé lorsque l’attaque a eu lieu. Plus au sud, à Baaqouba, onze Irakiens ont été tués dans un attentat-suicide à la voiture piégée près de l’une des entrées du quartier général de la police de la province de Diyala, selon une source hospitalière. “Onze civils ont été tués et 16 blessés. Ils étaient tous venus pour s’enrôler dans la police”, a indiqué le docteur Ahmad Fouad, directeur du service de médecine légiste de l’hôpital de Baaqouba bastion sunnite situé à 60 km au nord-est de Baghdad. La plupart des blessés sont grièvement atteints. “Une voiture piégée a explosé devant l’une des entrées du QG de la police de Diyala un peu avant 11H00 (08H00 GMT)”, a déclaré le policier Mohammad Hassan. Un autre officier, présent sur les lieux, a indiqué qu’il s’agissait d’un attentat suicide. “La voiture est arrivée par une petite ruelle latérale et a foncé sur le groupe”. Selon un blessé, Mahmoud Chaker, “une voiture a foncé sur nous avant d’exploser”. Plusieurs hommes étaient rassemblés devant cette entrée pour rejoindre les rangs de la police. Par ailleurs, un soldat américain a été tué et deux ont été blessés dimanche par l’explosion d’une bombe artisanale placée au bord d’une route au nord de Baghdad. Ce décès porte à 1.444 le nombre des GI’s tués en Irak depuis le déclenchement de la guerre par les Etats-Unis en mars 2003, selon les chiffres du Pentagone. Par ailleurs, les ravisseurs de la journaliste italienne Giuliana Sgrena, qu’ils ont menacée de tuer si Rome ne retire pas ses troupes d’Irak avant lundi soir, ont indiqué que le sort de leur otage serait décidé dans “un avenir imminent”, dans un communiqué mis en ligne lundi. “Nous poursuivons l’interrogatoire de l’otage et notre commission de la Chariaâ (loi islamique) rendra son verdict prochainement”, lit-on dans le communiqué signé de “l’Organisation du Jihad” et présenté comme le dernier message de ce groupe au gouvernement italien. “Nous ferons savoir son sort dans un avenir imminent”, ajoute le texte, dont l’authenticité ne peut être établie. L’auteur du texte, “l’Organisation du Jihad”, s’est attribué de précédents communiqués relatifs au rapt de la journaliste italienne et mis en ligne vendredi et dimanche au nom respectivement de “l’Organisation du jihad islamique” et de “l’Organisation du Jihad au Pays du Rafidaïn (Mésopotamie)”. Le groupe affirme que le nouveau texte “est un dernier message adressé au gouvernement italien et à sa tête le Premier ministre italien (pour leur signifier) qu’il n’y aura point de sécurité ou de stabilité tant qu’un seul soldat italien reste sur le sol d’Irak”.Il invite le Comité des oulémas d’Irak, principale organisation religieuse sunnite du pays, qui avait offert dans le passé ses bons offices pour la libération d’otages en Irak, “à la prudence dans ses appels à la libération de l’otage italienne”.Un communiqué daté du samedi 5 février, et mis en ligne dimanche au nom de “l’Organisation du Jihad au Pays du Rafidaïn (Mésopotamie)”, a revendiqué le rapt et menacé d’exécuter la journaliste si Rome n’annnonce pas le retrait de ses troupes d’Irak d’ici lundi soir. “Nous, à l’Organisation du Jihad au pays du Rafidaïn, annonçons que l’application du verdict divin contre l’otage italienne Giuliana Sgrena interviendra dans 48 heures si le gouvernement italien, avec à sa tête le criminel (Silvio) Berlusconi n’annonce pas son retrait d’Irak”, selon ce dernier communiqué.Un premier communiqué mis sur l’internet vendredi, quelques heures après l’enlèvement de Giuliana Sgrena, a revendiqué au nom de “l’Organisation du jihad islamique” le rapt de la journaliste. Il avait sommé Rome de retirer ses quelque 3.000 soldats d’Irak dans un délai de 72 heures, expirant également lundi, mais sans formuler de menace précise concernant l’otage.

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