On achète toujours de l’eau à Tizi-Ouzou…!

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L’été est revenu. Ses tracas aussi. En Kabylie, comme certainement partout ailleurs, la saison estivale est souvent gâchée par le récurent problème d’eau potable. Si la situation s’est nettement améliorée ces dernières années dans plusieurs régions de la wilaya, certaines localités continuent de vivre un calvaire au quotidien en subissant la soif comme une fatalité.

On ne s’étalera pas, ici, sur les gigantesques efforts fournis par les autorités pour renforcer le réseau d’alimentation en eau potable, notamment depuis le barrage de Taksebt, mais il est surtout question de mettre l’accent sur ce qui reste à faire dans ce domaine, et plus particulièrement les cas qui urgent. Et des cas qui urgent, il y en a tellement a Tizi-Ouzou à commencer par les localités de Tigzirt et Iflissen où des villageois se retrouvent obligés de s’alimenter en eau en achetant des citernes à 800 DA.

A Tala N’chabha, Taourirt Rebache, Sidi Khaled, Iguer N’tala et bien d’autres bourgades encore, la situation est tellement désespérée que les citoyens ne font plus l’effort de se plaindre. Il l’ont tellement fait ces dernières années qu’ils se sont finalement résignés à vivre avec leur calvaire et de se débrouiller comme ils le peuvent, tant leurs doléances étaient restées lettres mortes. Même l’ambitieux (et très coûteux) projet de station de dessalement d’eau à Tigzirt n’a pas suffit pour absorber définitivement le problème.

Depuis sa mise en service, les Tigzirtois n’ont jamais cessé de se plaindre de cette eau pompée à partir de la station dont le goût est fortement aigre ou la couleur carrément ocre. Dans la région de Boudjima, les citoyens ont vécu de longues années avec des coupures d’eau s’étalant sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant que le problème soit partiellement réglé. A Tadmaït, des villages comme Bghdad ou Ichakaléne continuent d’attendre l’eau dans les robinets un jour sur deux, ce qui a provoqué une très violente colère des citoyens lesquels n’ont pas hésité à fermer l’autoroute reliant Tizi a la capitale pendant plusieurs heures pour exprimer leur ras-le-bol. Idem pour la localité de Sidi Naâmane, dont le siége de la mairie fut fermé par les citoyens pour protester contre une pénurie d’eau potable qui a duré plus de… 25jours. Certes, assurer un raccordement parfait en eau potable pour les quelque 1500 villages de Kabylie n’est pas une mince affaire.

Oui, la vétusté des réseaux et le piratage des conduites nécessitent des investissements colossaux, mais des solutions de rechange peuvent bien exister pour que les citoyens puissent prendre leur mal en patience et ne pas faire dans le dérapage. Car si la situation perdure, tout le monde sait que les dérapages seront inévitables…

Ahmed B.

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