Commentaire : Il n’est pas donné à tout le monde d’être… pauvre

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Dans les villages où l’honneur prime sur les besoins les plus élémentaires, et où le  » Nif  » guide les pas et les décisions, les pauvres refusent de tendre la main. Nullement parce que le besoin n’est pas présent, mais tout simplement, pour sauvegarder un honneur qui leur colle à cette peau qui ne finit pas de rétrécire pourtant.

A l’opposé des grandes agglomérations où l’anonymat fait office de paravent, et où le regard des autres est moins méprisant, en revanche, dans les villages où tout se sait ; et où le moindre coup du sort provoque cette humiliation qui tue et qui dure des générations entières, il n’est pas facile de se mettre dans la peau d’un pauvre. Même si on n’a rien à se mettre sous la dent. Quand les dents y sont encore

De cette humilité qui fait croire que la marmité bout alors que la faim est le quotidien de ces hommes, il n’est pas facile de situer les besoins des uns et des autres.

Parce que l’honneur est parfois la seule richesse de ces hommes que ces derniers en font leur leitmotiv. Et quand une de ces bonnes âmes se résout à tenter de redonner le sourire à des enfants dont le seul tort est d’être né sous une mauvaise étoile, ou par ce que le géniteur n’avait pas cette chance de compter son argent tous les soirs, il n’a d’autres choix, que de le faire à l’abri des regards, sous le sceau de l’anonymat.

Cette catégorie d’hommes et de femmes que l’on rencontre encore dans ces contrées du pays profond ont pour dénominateur commun, la sauvegarde avec bec et ongles, d’un honneur qui ne peut se marchander.

Parceque, faut il l’avouer, quand on a tout perdu, seul l’honneur et la dignité vous rattache encore à la vie.

Il n’est pas une honte d’être pauvre, c’est juste un état qui vous prive des plaisirs, d’une vie qui en regorge. Mais cela ne tue pas et ne diminue en rien la valeur intrinsèque.

Il est vrai également, pour paraphraser cet auteur qui doit savoir ce qu’il dit, que la misère est moins pénible au soleil, mais quand on a la richesse de l’âme, cette denrée impérissable, il fait toujours soleil chez eux.

F. Z.

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