Amara Benyounès chez les Patriotes de l’Ouest algérien

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Invité à la waâda de Sidi M’hamed Benaouda par les Patriotes de Relizane, le secrétaire général de l’UDR a passé toute la journée de mardi dans la localité, avant de rallier tard dans la soirée la ville d’Oran où se tient aujourd’hui la quatrième session du conseil national de son parti. Amara Benyounès a été accueilli dans la matinée à l’entrée de la ville de Relizane par les cadres de l’UDR dans l’Ouest et un groupe de Patriotes, avant de rejoindre le village de Sidi M’hamed Benaouda où se tient chaque année la waâda des vingt-cinq tribus qui constituent la zaouïa, une fête qui tient lieu d’évocation religieuse, de rencontre festive et d’opportunité pour les sages de se pencher sur les problèmes communs.Il y avait grand monde en ce jour à Sidi M’hamed Benaouda. D’abord parce que le rendez-vous annuel a toujours été un appel du terroir très respecté par ses enfants où qu’ils se trouvent, mais aussi du fait que la jonction entre la tradition ancestrale et la tragédie vécue par cette localité, du fait du terrorisme, commence à couler de source. Les habitants de la région, heureux de retrouver “leur fête” allient désormais le bonheur de recommencer et celui de la victoire dont le fait d’être là est déjà la meilleure illustration. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le rendez-vous des chefs de tribus éparpillées à travers plusieurs wilayas de l’Ouest est “jumelé” à celui des chefs Patriotes de la région. Le secrétaire général de l’UDR était en effet l’invité, à la fois des Patriotes et des chefs de tribu. Cela se voyait non seulement dans la présence mais aussi dans le propos. Le célèbre Hadj Fergane, toujours aussi alerte que rassembleur, y est allé de sa fougue patriotique pour demander aux siens d’“adopter” Amara Benyounès, le Patriote républicain, mais aussi “le fils de chahid fidèle et tout indiqué pour perpétuer notre mémoire et notre combat”. Mais Hadj Fergane a eu aussi des mots amers. De la difficulté au début de rassembler des hommes susceptibles de faire la résistance, du souvenir de ses hommes qui ont consenti le sacrifice suprême et de l’aberration que des “planqués des moments durs qui sont aujourd’hui contre la réconciliation”. Et de conclure avec la rudesse qui est la sienne : “Qu’ont-ils à pardonner ou ne pas pardonner ?” Et puis, cet imam qui dit “avoir toujours son klach” parce qu’il sait de quoi il parle pour avoir remplacé au pied levé et dans la douleur son père assassiné par les terroristes. Et cet autre alliant dans un réel bonheur les mots d’une spiritualité généreuse avec ceux d’un avenir commun à reconstruire. Dans la tente traditionnelle dressée à son honneur comme dans son bain de foule, Amara Benyounès a beaucoup écouté, surtout écouté, rappelant simplement sa conviction et celle de l’UDR maintes fois formulée dans ses discours : la fidélité à ceux qui ont résisté pour que l’Algérie reste debout, avant d’être les premiers aujourd’hui à vouloir tourner la page sans la déchirer. En ces temps de reniements, le premier responsable de l’UDR comme ceux qui l’ont invité avaient besoin de ça. Se retrouver, s’écouter et surtout envisager le présent ensemble. Pour l’UDR, cette rencontre confirme son choix d’une campagne discrète, mais ciblée et efficace en faveur de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.

Maïssa Nesrine

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