Révision de la constitution, de la loi sur les partis, dépénalisation du délit de presse…

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Le discours prononcé hier par le président Bouteflika, est sans doute historique au vu des réformes annoncées à l’occasion. Jamais, en effet, de mémoire nationale, un discours officiel n’a été porteur d’autant de changements à la fois. Ce qui présage d’une sensible mutation dans le paysage politique algérien dans le futur. Parmi ces réformes, est placée en premier la révision de la constitution. A cet effet, le président fait part de la création d’une commission constitutionnelle, à laquelle participeront les courants politiques agissants et des experts en droit constitutionnel. “Elle (la commission) me fera des propositions dont je m’assurerai de la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société avant de les soumettre à l’approbation du parlement ou par la voie référendaire», a-t-il déclaré. Dans ce sillage, il est prévu la révision de la loi électorale, la loi relative aux partis politiques devant permettre une contribution “plus efficace” de ces partis au processus de renouveau du pays.

Cette démarche concernera la révision du rôle des partis politiques, leur mission et leur organisation, afin qu’ils “contribuent plus efficacement au processus de renouveau», a expliqué le chef de l’Etat. “Il appartiendra, alors, aux partis de s’organiser, de renforcer leurs rangs, d’exprimer leurs opinions et d’activer dans le cadre de la Constitution et de la loi, afin de convaincre les citoyens, notamment les plus jeunes, de la pertinence et de l’utilité de leurs programmes», a-t-il souligné. Le président de la République a fait état, en outre, du dépôt et de la promulgation de la loi organique, relative à la représentation des femmes au sein des assemblées élues, qui interviendront avant les prochaines échéances électorales. Au sujet de la loi électoral, une révision “profonde” est prévue afin de permettre aux citoyens d’exercer leur droit électoral dans des conditions “empreintes de démocratie et de transparence”.

“Il sera procédé à une profonde révision de la loi électorale. Cette révision doit répondre à l’aspiration de nos concitoyens à exercer leur droit électoral dans les meilleures conditions, empreintes de démocratie et de transparence, afin de choisir leurs représentants dans les assemblées élues», a déclaré le chef de l’Etat.

S’agissant de la participation des partis politiques dans la révision de la loi électorale, le président Bouteflika a indiqué que “tous les partis politiques, qu’ils soient représentés ou non au parlement, seront mis à contribution et consultés, en vue d’élaborer le nouveau système électoral”. A propos des mécanismes de contrôle des élections, il a souligné qu’”une fois cette loi électorale adoptée, toutes les mesures seront prises afin de garantir la transparence et la régularité des scrutins, y compris la supervision des élections par des observateurs internationaux, et ce, en concertation avec tous les partis agréés”. Le président a annoncé en outre, qu”‘une loi organique sur les cas d’incompatibilité avec le mandat parlementaire, sera introduite en conformité avec la Constitution”. Comme il a annoncé également, le renforcement des pouvoirs des élus locaux, la révision du code de wilaya et de la loi régissant le mouvement associatif. Aussi, sur un autre plan, Bouteflika a annoncé que la nouvelle loi sur l’information complétera la législation actuelle, notamment à travers la dépénalisation du délit de presse.

“La loi sur l’information (…) introduira les repères d’une charte déontologique et complètera la législation actuelle, notamment à travers la dépénalisation du délit de presse», a-t-il déclaré. Le chef de l’Etat a affirmé que la liberté d’expression est “une réalité que reflètent nos médias de par leur diversité et par l’audace dans le ton qui les caractérise”. “Nous pouvons être fiers d’appartenir à un pays où la liberté d’expression est une réalité palpable», a-t-il ajouté.

Le président de la République a appelé par ailleurs, les médias lourds, à savoir la Télévision et la Radio, “à s’ouvrir aux différents courants de pensée politique, dans le respect des règles d’éthique qui régissent tout débat”.

Les médias lourds “représentent aussi la voix de l’Algérie dans le monde», ce qui leur impose, a-t-il dit, “de contribuer à la consécration de l’identité et de l’unité nationales, et dans le même temps, de propager la culture et le divertissement”. Le chef de l’Etat a, également, annoncé que le paysage audiovisuel public “sera renforcé par la création de chaînes thématiques spécialisées et ouvertes à toutes les opinions dans leur diversité”. Sur un autre plan, le président a réitéré l’attachement de l’Algérie à la souveraineté des pays frères et à leur unité et à son rejet de toute ingérence étrangère.

Face aux mutations, en cours sur la scène internationale et dans certains pays arabes, l’Algérie qui suit “naturellement” ces mutations “réaffirme son attachement à la souveraineté des pays frères et à leur unité son rejet de toute ingérence étrangère et son respect de la décision de chaque peuple découlant de sa souveraineté nationale», a affirmé Bouteflika.

Synthèse R. N.

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