“La Kabylie se porte bien”

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De notre envoyée spéciale à Batna, Wassila Ould Hamouda

Démarré du 1er-Novembre de Tizi Ouzou pour arriver au 1er-Novembre de Batna deux stades, le chef d’Etat, Abdelaziz Bouteflika qui a réalisé une rentrée fracassante dans la région des Aurès où il a animé son meeting référendaire en faveur de son projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, semble très touché par l’accueil qui lui a été réservé avant-hier par la population kabyle. Une population que le président a trouvée chaleureuse, fraternelle et surtout “nationaliste”. D’ailleurs, c’est en rendant un vibrant hommage à tous “les enfants, femmes, hommes et vieux de la région” que l’invité des Chaouis a voulu commencer son discours référendaire. Un discours qui s’est voulu populaire, plein d’indulgence et de simplicité. Avec enthousiasme et insistance, Oum El Bouaghi, Tebessa et Batna, qu’il a été chargé de transmettre un message, un message de “cœur” à toute la population algérienne. “Je suis venu aujourd’hui pour vous annoncer une bonne nouvelle et vous dire que la Kabylie va bien et que Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et Boumerdès vont bien. C’est le message que la population de ces régions m’ont demandé de transmettre à tous leurs concitoyens dans tout le territoire du pays. Un message d’amour, de fraternité et de fidélité pour l’Algérie”, a-t-il lancé.Plus loin, Bouteflika va même jusqu’à affirmer que “ce que nous avons vu à Tizi Ouzou ne peut que nous réjouir. Car c’est avec des hommes enthousiastes très attachés à leur patrie que nous nous sommes rencontrés hier à Tizi Ouzou”.Dans ses paroles, il y a lieu de ressentir une résonance particulière qui n’a de sens que de rectifier l’idée noire que certains Algériens ont à force de manipulations de la région de Kabylie et de sa population. Pour couper court à toute spéculation, le chef de l’Etat est revenu avec fermeté pour dire “j’ai été chargé de vous dire également en ce qui concerne ce qui s’est passé dans cette région comme malentendus et de dissenssions que l’Algérie n’a jamais été disloquée et elle ne le sera jamais”. Sans omettre de rendre un vibrant hommage aux grandes figures de la Kabylie à l’image de Krim Belkacem, l’hôte des Batnis a profité de sa visite, quatrième du genre sur les lieux depuis son élection à la magistrature suprême, pour ajouter : “J’ai l’honneur de me déplacer de la région de Krim Belkacem pour retrouver celle de Ben Boulaïd et de Boudiaf, des révolutionnaires qui ont payé un lourd tribut pour leur pays”, poursuit-il sous les applaudissements d’un parterre plein comme un œuf.En évoquant les révolutionnaires de la lutte pour l’indépendance, le chef de l’Etat n’a pu s’empêcher une fois de plus, de revenir à la charge quant au traité d’amitié avec la France. De but en blanc, Bouteflika, après avoir souhaité un prompt rétablissement au chef de l’Etat français Jacques Chirac et “plus d’épanouissement à son peuple”, a signifié que le traité d’amitié est tributaire du pardon que les autorités françaises doivent formuler en guise de reconnaissance de ce qui a été perpétré par le colonialisme à l’encontre des Algériens. A ce sujet il a avancé : “Je tiens à rappeler à mon ami, Jacques Chirac que nous sommes un peuple de justice qui défend son identité et son honneur. Un peuple qui a le cœur plein d’amitié mais qui n’oublie jamais”. Et d’ajouter dans la foulée : “Nous voulons que notre amitié démarre sur des bases sincères, il faut que chacun de nous reconnaisse les bienfaits et les bêtises de l’autre, car nous devons être modestes pour demander le pardon.” Une exigence irréversible pour le peuple algérien, dira en outre l’orateur de sa tribune”. “Sans le pardon chacun sera donc libre de défendre ses intérêts”, précise, en outre, Bouteflika pour en finir en disant que les relations algéro-française sont bonnes. Avant de passer au sujet de la charte, objet de sa visite dans cette région, qui faut-il le souligner, s’est parée de tous ses atours pour recueillir son invité de marque, Bouteflika a exhorté nos compatriotes à l’étranger à revenir au bercail afin de faire profiter leur pays de leur compétence. “Les universités algériennes ont besoin de leurs connaissances”, a-t-il clamé. La fuite des cerveaux est considéré comme étant le lourd tribut que l’Algérie a payé en conséquences des longues années de crise. Dans ce même contexte, l’orateur a souligné que l’Algérie a été frappé de plein fouet en deux fois. Une fois en perdant les journalistes, écrivains et penseurs, assassinés par des terroristes et la deuxième fois, en perdant “les hommes et les femmes qui par contrainte, ont quitté leur pays”. L’ingérence étrangère est à bannir dira de surcroît l’animateur du meeting en fulminant “que le remède ne peut parvenir des pays étrangers.”

“15 ans ça suffit”Outre ce qu’il a déclaré auparavant, dans ses différentes escales, Bouteflika revient cette fois-ci, pour réitirer avec détermination qu’il n’y aura pas d’amnistie générale car il n’est pas de son ressort de l’instaurer. “L’amnistie générale figure parmi les prérogatives du Bon Dieu”, estime-t–il. Après avoir expliqué les grands agrégats de la charte, le premier magistrat du pays a appelé la population des Aurès à se rendre massivement aux urnes le 29 de ce mois pour voter “oui” en faveur de la paix et de la réconciliation. Selon lui, c’est seulement en approuvant cette démarche de paix qu’on pourra fermer la page de la douleur et ouvrir une autre, plus prometteuse. “15 ans de cris barakat”, a-t-il lancé avant d’ajouter pour mieux sensibiliser ses ouailles “que Boudiaf est mort pour la réconciliation nationale”. Pour les opposants, à la charte, Bouteflika s’est montré compréhensif, “nous sommes dans un pays démocratique et chacun est libre de son choix”, a-t-il conclu.

W. O. H.

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