Entendre par-delà le son

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Par S Ait Hamouda

Le triumvirat Ali Yahia, Taleb Ibrahimi et le général Benyelles n’a pas révélé grand-chose que nous ne sachions déjà. Il rejette la présidentielle du 4 juillet, c’est ce que le hirak revendique, demande à l’armée d’enclencher un dialogue sérieux pour sortir le pays de la crise et insiste pour une période de transition démocratique. Ceci pour ce qu’il a proposé et s’attend à être entendu.

Ce qui peut être oui par ceux qui s’intéressent à la chose politique et, a contrario, ce qui n’effleure même pas un pan de ceux qui, habituellement, font le dos rond au pouvoir. Normalement, on dit des choses et leur contraire lorsque l’oued charrie, des pierres et du tout venant, pour les emporter là où l’attendent des révolutions soutenues par les foules.

Ce qu’a fait le trio, avocat, médecin et militaire, autrement dit venu à la politique par effraction heureuse, est de proposer des solutions qui mettront le pays dans l’oasis que l’on attend depuis des lustres. Rattraper le temps perdu et les décennies rouges ou noires, qu’importent les couleurs qu’elles soient de bon ou de mauvais augure. L’essentiel, c’est de sortir son nez de l’eau, pour respirer, pour désengorger ses poumons, décongestionner sa poitrine et désencombrer tout ce qui peut l’être, nonobstant les nuances.

Pour ce qui intervient politiquement au dernier moment, il est toujours un peu trop veillant à sa pérennité, malgré l’illusion ou la conviction de partager un instant de jubilation. Ces exultations à tout rompre ne veulent rien dire à condition de tempérer ses élans et de ralentir, à tout le moins, ses ardeurs tant que le socle sur lequel repose le tout se tient debout et ne bouge pas outre mesure. Ces éléments imposés par défaut doivent être revus sans ménagement ni sélection, parce que l’absolu n’est pas hasardeux ni farfelu. Il est dans l’extrême onction avant le trépas.

Ce qui ne veut pas dire que celui qui semble prêt pour toutes les manigances soit aussi près de la résolution de la finalité. Comme une antienne, elle se répète à n’en plus finir, pour le plaisir des oreilles, à flatter ce que l’on entend par-delà le son.

S. A. H.

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