«Il ne peut pas prononcer un discours, mais il n’y a pas de danger sur sa santé»

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Lakhdar brahimi a précisé, hier, qu’il n’a pas encore été désigné pour présider la Conférence nationale, indiquant, par ailleurs, qu’il faudra un large consensus pour désigner le prochain président de la République. Pour le diplomate algérien de 85 ans, «le système ne partira pas du jour au lendemain», car cela «impliquerait la dissolution de l’Armée, des fonctionnaires, des magistrats, etc.».

Interviewé sur la chaîne de télévision publique, A3, Lakhdar brahimi s’est interrogé : «où va-t-on ?», avec ces protestations populaires. Pour lui, «les manifestations ne règlent pas les problèmes, elles mettent en lumière des problèmes qu’il faut régler», a-t-il soutenu. Et de parler de sa rencontre avec le Président Bouteflika, disant : «Il m’a parlé de la situation, tout cela me porte à être optimiste, car le Président a répondu positivement aux revendications de la population».

Pour appuyer ses propos optimistes, le diplomate relate : «Le Président m’a invité à le rencontrer, et lors de notre rencontre, il m’a lu la lettre transmise au peuple algérien. J’étais soulagé». Parlant de l’état de santé du Président, il dira son soulagement : «J’étais aussi soulagé sur sa santé, car il n’est pas en danger immédiat, surtout qu’il y avait des rumeurs sur sa mort imminente, alors qu’il n’en est rien». «Je l’ai rencontré, on a parlé longuement, mais sa voix est très faible, très très faible».

Et comme pour apporter une réponse aux voix qui réclament du Président de prouver qu’il demeure en vie via la prononciation d’un discours au peuple, Lakhdar Brahimi dira que Bouteflika «ne peut pas faire de discours devant la télévision ni devant un public, cela est le résultat de sa maladie, mais ses capacités mentales sont là, présentes à cent pour cent, non pas à 90%, mais à 100%», a-t-il insisté. Le diplomate fera également la description physique du Président, en précisant que «ses mains bougent un peu, il ne peut plus marcher, mais ses fonctions essentielles sont bonnes».

Bouteflika, selon le diplomate, ne compte pas participer à l’instauration de la deuxième République, mais «il a fait tout ce qu’il pouvait pour son pays». «Maintenant, il veut un climat apaisant et serein pour qu’il puisse être accompagné dans le calme», à sa dernière demeure. S’agissant des décisions prises dans la lettre du 11 mars dernier, Larkhdar brahimi a exprimé son soulagement : «J’ai pris connaissance de ces décisions, et ma réaction fut : Dieu soit loué ! J’ai vu dans ces décisions une réponse positive, complète aux revendications du peuple».

A propos des événements du mouvement populaire, le diplomate a d’abord exprimé sa «peur pour mon pays», tout en étant «optimiste et heureux quand je vois ces jeunes qui se comportent avec beaucoup de responsabilité». «Ils sont très nombreux et disciplinés, ils sont d’une grande maturité et cela est source de bonheur et d’optimisme», bien que «la peur que les choses glissent» est perceptible, car «il y a des menaces, et des dangers qui peuvent surgir», a estimé Lakhdar brahimi.

M. A. T.

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