“Il y a une réelle avancée dans la prise en charge”

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Dans l’entretien qui suit, Mhena Achour, directeur de l’action sociale de la wilaya de Tizi Ouzou, revient sur la prise en charge du handicapé au niveau de la wilaya et énumère les avancées acquises et dont bénéficie cette frange de la population aux besoins spécifiques.

La Dépêche de Kabylie: L’allocation des handicapés à 100 % a été augmentée à 10 000 DA. Cela est-il suffisant pour garantir une vie décente à ses bénéficiaires ?

Mhena Achour : Avant de répondre à votre question, permettez-moi de rappeler que près de 15 000 personnes sont concernées par cette augmentation, au niveau de notre wilaya. Une décision qui sera effective dès le début de l’année prochaine avec effet rétroactif à partir du 1er octobre 2019. A noter que 8 382 personnes handicapées à 100 % sont concernées, en plus de 6 963 bénéficiaires de l’AFS, soit un total de 15 346 personnes. C’est aussi une augmentation très bien accueillie par cette frange de la société.

Mais pour passer à son application, on attend la loi de finances 2020. S’agissant de la catégorie bénéficiant de l’Allocation forfaitaire de solidarité (AFS), on attend des instructions et des circulaires d’application, car les deux catégories sont régies par différents décrets. Pour revenir à votre question, je dirais que 10 000 DA c’est mieux que 4 000 DA. Cela va améliorer le quotidien des bénéficiaires. Certes, ça ne va pas suffire mais c’est toujours une avancée. Il faut aussi signaler que cette catégorie bénéficie d’assurance et de la carte Chifa, en plus de l’appareillage orthopédique et de toutes les actions de solidarité que nous organisons durant l’année.

Quel est exactement le rôle de la DASS ?

Notre direction active quotidiennement pour soutenir cette frange de la société. Nous avons déjà une première mission, celle de leur recensement et leur identification avec la participation des cellules de proximité et de solidarité mais aussi les chargés de la gestion du filet social, au niveau des communes, en plus des associations activant dans le domaine. Nous assurons également une prise en charge sociale, à savoir les cartes Chifa, les assurances et les aides financières et matérielles, la gratuité du transport, la gestion des centres et établissements spécialisés sous tutelle du ministère de la Solidarité nationale mais aussi avec le mouvement associatif. De même, nous gérons les 29 classes destinées aux handicapés dans le secteur de l’éducation.

Justement, ces centres et classes souffrent notamment du manque d’encadrement. Leur renforcement en personnel est-il prévu ?

En effet, pour améliorer la prise en charge et l’encadrement de ces centres et classes, nous venons de lancer un concours pour le recrutement de 40 enseignants spécialisés et 35 agents de service pour le travail d’auxiliaires scolaires. Cela permettra un meilleur encadrement et une meilleure prise en charge des écoliers. Je rappelle aussi toutes les missions destinées aux personnes handicapées et celles en difficulté sociale, la prime de Ramadhan, le trousseau scolaire, les caravanes de sensibilisation en direction des femmes rurales et des familles productives dans le cadre des commissions intersectorielles.

D’ailleurs, nous avons déjà touché une quinzaine de communes, dont Iferhounen, Aït Yahia Moussa, M’kira, Akerou et Tizi Ghennif, pour ne citer que celles-là. L’opération se poursuit pour toucher les 67 communes. A présent, on prépare une opération de solidarité hivernale, au profit des sans-abris, et organisons, ces jours-ci, un séjour thérapeutique d’une semaine pour une vingtaine de personnes âgées à Hammam Righa, avec une prise en charge totale. Nos activités et nos actions sont multiples et continues.

A l’occasion de la Journée nationale des personnes handicapées, qui coïncide avec le 3 décembre, un programme est-il prévu ?

Bien sûr. Nous allons organiser une grandiose cérémonie au Centre des loisirs scientifiques (CLS) de Tizi Ouzou avec la distribution de tricycles à moteur, de fauteuils roulants électriques aux enfants scolarisés et en situation de handicap.

Des lunettes médicales seront en outre offertes aux malvoyants et aux enfants inadaptés mentaux des écoles spécialisées. On compte également tenir une exposition pour vulgariser les différents dispositifs mis à la disposition des personnes handicapées, en collaboration avec les secteurs de l’éducation, la formation professionnelle, l’emploi et la santé, en plus de l’Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM), l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) et la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC). Il y aura également l’Office national d’appareillage et accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH). C’est pour vous dire que nous faisons de notre mieux pour améliorer la vie des handicapés.

Entretien réalisé par H. T.

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