«Introduire Mammeri dans l’école»

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L’APC d’Ath Yenni, au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, a bouclé, vendredi, les journées d’activités culturelles et scientifiques à l’occasion de la commémoration du 31e anniversaire de la disparition de l’écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri. Ainsi, un riche programme a été concocté pour l’occasion et qui s’est étalé sur quatre jours, les 25, 26, 27 et 28 février. Au premier jour, l’APC a programmé des concours au niveau des écoles primaires ayant pour thématique la culture générale et surtout l’œuvre et le parcours de Mouloud Mammeri.

Le 26 février, jour du décès de l’anthropologue, c’était l’ouverture officielle des festivités en plus de la poursuite de l’inter-école. Au 3e jour des festivités, il était question d’une exposition murale sur Mammeri et son œuvre. Dans l’après-midi, deux conférences ont été animées par Brahim Tazaghart et Slimane Hachi toujours sur l’œuvre et l’apport de Mammeri à la langue et la culture amazighes. Pour terminer la journée, les organisateurs ont prévu une pièce théâtrale interprétée par l’association d’Iferhounène.

Au dernier jour des festivités commémoratives de la mort de l’auteur de «L’opium et le bâton», des gerbes de fleurs ont été déposées sur la tombe du défunt en présence du journaliste et homme de culture Arezki Metref, des autorités locales et d’un public nombreux venu rendre hommage au défunt Mouloud Mammeri. Par ailleurs, plusieurs activités artistiques, des tables rondes et une exposition de livres ont été organisées par la maison des jeunes Kedache Alia d’Ath Yenni. L’association Tachemlit a, elle aussi, participé à l’événement par l’organisation d’activités culturelles au village Aït Larbaâ.

«Les festivités commémoratives du 31e anniversaire de la disparition de Mouloud Mammeri se sont déroulées dans un climat convivial et d’union. C’était pour nous l’occasion de montrer l’apport de Mammeri à la culture et à la langue amazighes. Nous avons aussi élargi nos activités aux écoles primaires pour en faire bénéficier les apprenants, une manière de préserver l’œuvre de Mammeri et de sensibiliser nos enfants sur notre culture et nos hommes de culture. Nous faisons aussi de notre mieux pour introduire Mammeri dans le système éducatif algérien», a déclaré le maire d’Ath Yenni, M. Smail Deghoul.

«Mammeri est le fondateur de l’anthropologie algérienne»

Lors de sa conférence sur l’œuvre et la vie de Mammeri, Slimane Hachi a déclaré : «Mouloud Mammeri est le fondateur de l’anthropologie algérienne. L’apport de Mammeri à la préservation de l’héritage culturel algérien par ses travaux et ses recherches, notamment au sud algérien (Timimoun et Gourara), il a mis une méthode de travail profitable à tous». M. Hachi a souligné également que «Mouloud Mammeri a eu le mérite d’avoir ‘algérianisé’ l’ex-Crape en recrutant, durant les années 1970 et jusqu’en 1980, des jeunes algériens diplômés en sciences humaines (toutes disciplines confondues) qu’il a envoyés en formation de perfectionnement à l’étranger».

Toujours dans le cadre de la commémoration du 31e anniversaire de la disparition de «l’amusnaw», des rencontres pédagogiques ont eu lieu dans des établissements scolaires pour expliquer aux élèves l’œuvre, le parcours et la vie de l’anthropologue. En effet, la maison de jeunes Keddache Ali sise au chef-lieu communal d’Ath Yenni a également lancé le programme de rencontres pédagogiques à travers les établissements scolaires de la commune, avec comme objectif d’expliquer aux élèves l’œuvre et le parcours de l’écrivain. «Ces activités pédagogiques visent à expliquer l’œuvre et le parcours de Mammeri aux élèves», a expliqué Hacène Metref.

«Nous tenons fermement à transmettre et à expliquer l’œuvre de Mammeri aux jeunes. Le travail est complexe, mais il s’agit d’un devoir à réaliser pour faciliter l’introduction de Mammeri dans les écoles», a-t-il ajouté tout en faisant savoir que «ces rencontres sur Mammeri à travers les écoles seront programmées dans le futur». À signaler aussi qu’Arezki Metref et Denis Martinez se sont rendus, jeudi dernier, au CEM et au lycée d’Ath Yenni pour débattre avec les élèves de l’œuvre de Mammeri.

«L’intérêt de ces rencontres est d’expliquer l’œuvre d’un écrivain qui nous a aidés à nous retrouver nous-mêmes et au vivre ensemble», a déclaré M. Metref. «Mouloud Mammeri est pour nous une fierté et une référence, c’est pourquoi nous allons tout faire pour préserver son œuvre et permettre son introduction dans les écoles. Merci à tous ceux et celles qui ont participé et contribué à la réussite de ces festivités dédiées à notre Amusnaw», a déclaré le P/APC d’Ath Yenni.

H. T.

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