La bataille s’exacerbe autour du congrès

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Décidément, les tiraillements engagés au sein du FFS s’accentuent chaque jour davantage et la démission annoncée de trois membres de l’Instance présidentielle n’est qu’un autre épisode de ce conflit profond auquel se sont livrées les deux parties, en opposition. Un épisode suivi par la convocation de la Commission de préparation du congrès national (CPNC), appelée par son président, Mohand Amokrane Chérifi, à une réunion pour le 14 mars prochain. «Conformément à la déclaration de l’Instance présidentielle du 27/02/2020, engageant la démission de trois de ses membres et l’application de l’article 48 des statuts, convoquant le Congrès national extraordinaire pour élire une nouvelle Instance présidentielle, conformément aux articles 34 et 35 des statuts et conformément aux articles 38 et 39 du règlement intérieur, la Commission de préparation du Congrès national (CPCN), dont la composante est précisée ci-dessous, est convoquée pour le samedi 14 mars 2020.

La liste des membres de la CPCN, conformément à l’article 34, est la suivante (par ordre alphabétique) : Jugurtha Abbou, Ahmed Agad, Ahcen Aghenihenai dit «Chafaâ», Sid Ali Aït Silarbi, Karim Baloul, Hakim Belacel, Nordine Berkaine, Abdelmalek Bouchaffa, Rachid Chabati, Mohand Amokrane Cherifi, Abdenour Derguini, Hamou Didouche, Hakim Kridi, Ali Laskri, Hamou Mosbah, Tamila Moussaoui, Mohamed Nebbou et Karima Tayane», est-il précisé à travers le post mis en ligne sur la page Facebook du parti. Une publication à laquelle les commentaires étaient loin de constituer un consensus. Ainsi, Nabila Smail, avocate et cadre du parti, n’a pas hésité à remettre en cause l’initiative : «Aucune légitimité, les militants refusent ce coup de force.

On ne peut pas tenir deux congrès extraordinaires dans les mêmes conditions et avec la même composante. On va reproduire le même résultat.» Sa consœur et néanmoins cadre du FFS, Nora Mahiout, a suivi la même logique. «La stupidité est de faire les même choses avec les même personnes et dans les mêmes conditions et aspirer à de meilleurs résultats. C’est un suicide», a-t-elle commenté.

La lettre de Laskri aux militants

De son côté, Ali Laskri, qui semble carrément détaché de ses ex-compagnons de l’Instance présidentielle, n’a pas hésité à charger ces derniers de complot, en cataloguant leur action dans un cadre anti-statutaire à commencer par «la démission non actée de trois membres de l’Instance présidentielle, démontrant une nouvelle forme de mise du FFS entre le bon vouloir de l’administration. La convocation de la CPCN d’une manière anti statutaire, les vraies/fausses démissions de l’Instance présidentielle, la Direction nationale non réunie dans toute sa composante (Instance présidentielle, Comité d’éthique et Secrétariat national), le Conseil national non convoqué étant le seul habilité à trancher, quelle que soit la situation.

Le Comité ad hoc n’ayant pas abouti dans la mission qui lui est dévolue, la note du 11 août 2019 devient de fait annulée. La proposition de convoquer la CPCN réduite à 18 au lieu de 27 membres avec la présence de parlementaires exclus du parti depuis une année, en évitant la convocation d’une réunion de la Direction nationale pour évaluer la mission de la commission démontre la fuite en avant et le coup de force anti-statutaire». Laskri a ajouté dans sa lettre que «la tenue d’un Congrès extraordinaire, dont la finalité n’est que de faire perdre du temps et neutraliser le parti, en vue de la mise à mort du PAD (…)».

Et de conclure : «Le Congrès national ordinaire a été convoqué, en juillet 2019, conformément aux statuts et textes du parti, la préparation étant toujours en cours. Pour cela, j’invite les militantes et les militants à continuer la préparation du Congrès ordinaire, dont les membres de la Commission de préparation -CPCN- ont été élus par la base militante et le Conseil national. Comme j’invite les militantes et les militants à contrecarrer le passage en force anti-statutaire. L’ultime combat politique, nous le mènerons avec force pour sauvegarder la ligne politique du FFS, qui dérange le régime. Nous ferons barrage aux contre-révolutionnaires embusqués dans le parti inféodés au régime qui n’ont jamais accepté le Congrès extraordinaire du 20 avril 2018.

Leur seul objectif est de gagner du temps pour terminer leurs mandats électifs et s’inscrire encore dans le processus de normalisation autoritaire, électoral, en opposition au processus démocratique revendiqué par le peuple algérien depuis le 22 février 2019. J’appelle les militants du Front des forces socialistes à se rassembler pour un Congrès national ordinaire rassembleur, unir leurs énergies et à rester vigilants face aux tentatives de coup de force qui visent à réduire le parti en un appareil éloigné du peuple et l’inscrire dans l’agenda du régime.»

Synthèse d’Amar A.

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