«La constitution d’un nouveau gouvernement est une nécessité technique»

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«Les réformes profondes, qui auraient dû se faire dans l’appareil d’État, n’ont pas eu lieu ce qui fait que le pays a abouti à la situation délicate dans laquelle il se trouve présentement». C’est ce qu’a indiqué, hier, l’ancien président de l’assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, lors de son passage sur les ondes de la chaine III de la radio nationale.

Pour lui, le défi consistera à inaugurer un nouveau mode de gouvernance, sur la base d’un équilibre entre les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires, des réformes revendiquées dont il rappelle qu’elles ont été proposées dès 2012. «Nous parlons d’un changement de système», ajoute l’intervenant. Celui-ci estime que la phase de transition politique a débuté à partir du moment où le chef de l’État a annoncé son refus de briguer un nouveau mandat, reportant du même coup l’organisation de l’élection présidentielle.

À une question sur la désignation, avant-hier, par le Président Bouteflika, d’un nouveau gouvernement chargé de piloter la transition, l’ancien président de l’APN considère que cette dernière est une «nécessité technique», pour gérer les affaires de l’État et garantir les engagements de l’Algérie vis-à-vis de ses partenaires étrangers. Qualifiant le soulèvement populaire du 22 février d’ «insurrection citoyenne», Abdelaziz Ziari affirme que la Constitution n’a pas prévu une situation où l’on se trouve face à une telle situation, laquelle, dit-il, «n’a pas été suffisamment appréciée à sa juste mesure par le pouvoir».

À partir du moment où on n’arrive pas à résoudre cette crise, M. Ziari estime que la nécessité exige «de mettre entre parenthèse les éléments de tel ou tel autre article de la Constitution pour résoudre une problématique». Pour lui, l’intervention de l’armée dans le débat politique, qu’il juge honorable, est survenue à cause de la faillite des politiques «entre dirigeants et dirigés».

Mais le fond du problème, d’après lui, est de savoir comment réinstaurer la confiance entre le peuple et ses dirigeants, estimant que la période de transition, telle qu’elle est définie par la Constitution, est à ses yeux «insuffisante» amenant la population algérienne à choisir la rue plutôt que les urnes pour s’exprimer.

En effet, cette période transitoire est, selon lui, insuffisante pour installer une instance crédible chargée d’organiser les prochaines élections, afin que le peuple ait la garantie que ceux qui vont le représenter soient vraiment porteurs de ses revendications.

L. O. CH

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