La danse du peuple

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S. Ait Hamouda

Que les Algériens savent être pacifiques, surtout lorsqu’ils dansent, lorsqu’ils chantent, et même lorsqu’ils protestent ! Ils ont rythme dans la peau. Ils ont la mesure, le ton, et le tempo dans les artères. Ils veulent tout et tout de suite, ils n’ont pas le temps d’attendre, ni de patienter, ni de poireauter. Ils réclament, à hue et à dia, la démocratie, le départ du système et la laïcité.

Mais que veut dire tout ça, en termes généraux et compréhensibles, mise à part les manipulations qui pleuvent sur eux comme des giboulées de mars. La démocratie, on sait ce que c’est depuis Socrate, le départ du système, eh bien, c’est le départ vers n’importe où de ceux qui se sont foutus de leurs gueules jusqu’à aujourd’hui, et la laïcité, là c’est un problème, c’est quoi ce machin ? C’est mettre la religion de côté, c’est ne pas la mêler à la politique, c’est diriger l’Algérie sans le support du spirituel.

Il va de soi que prendre le pays par le bon bout, c’est l’orienter sans avoir besoin du religieux, c’est en finir avec les «salamalecs» et tout ce qu’ils inspirent d’hypocrite et de faux-fuyant. Mais danser, d’abord c’est un sport, c’est un art, c’est une manière de protester à l’algérienne. En plus des revendications politiques, il y a la danse, le chant, le théâtre de rue. Et de plus, il y a le peuple, comme un seul homme, qui manifeste pacifiquement.

Là, c’est un peu trop, c’est un peu exagéré, pour celui qui est visé par la colère commune du peuple. Ils y a les joueurs, dans le secret des palais, ceux qui se préparent à rendre nos rêves superfétatoires et inutiles. Mais peuvent-ils transformer nos songes en cauchemars ? Jamais, tant que le peuple, uni et solidaire, se confond avec sa révolution en dansant, en chantant et en hurlant sa colère dans toutes les langues, dans tous les dialectes de son expression.

Ils n’y a pas d’usages de manipulations possibles contre sa révolution, contre sa liberté, contre ses espoirs arrivés à maturité subitement, comme par inadvertance parce que le peuple a dansé, chanté et crié tout simplement, parce qu’il est le peuple. Voilà tout.

S. A. H.

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