La manifestation toujours dans le calme

Partager

«Mazalagh, mazalagh dimazighène», entonnaient les centaines de personnes regroupées devant l’esplanade de la Maison de la culture, vers 13h, alors que le gros de la foule n’y était pas encore arrivé, attendant la sortie des fidèles de la mosquée. «Système dégage !» ; «Y en a marre des généraux !» ; «Gaid Salah, Bensalah, Bedoui, dégage !» ; «Non au dialogue !» ; «Li heb laâskar iroh lmassar», scandaient les manifestants. Posters de Matoub, de Abane, de Ben M’hidi, l’emblème national côtoyant les drapeaux amazighs étaient également brandis avec fierté aux côtés de banderoles revendiquant «Un État civil» ; «La primauté du politique sur le militaire» et «La libération immédiate des détenus d’opinion».

Le portrait de Lakhdar Bouregaa était notamment largement présent à travers les différents carrés de la procession humaine qui s’est étalée une fois de plus sur plus d’un kilomètre. Les marcheurs ont ainsi sillonné les artères de la ville de Bouira, de la place de la vieille ville, au siège de la wilaya, en passant par le Pont Sayah, pour retourner vers le quartier Château et enfin redescendre vers l’ancienne gare routière. Des slogans repris en chœur tels «La hiwar, la chiwar ya Lgaid» ou encore «FLN dégage ! RND dégage». La plupart des femmes présentes hier, de même que les petites filles, étaient vêtues de robes kabyles arborant les couleurs du drapeau amazigh. Le mot d’ordre général était le rejet de toutes élections, avec des slogans tel «Makanche intikhabat ya laissaba». Les citoyens de Ras Bouira, du quartier populaire des 1 100 ou encore ceux de l’Ecotec, en tête de la marche, ont entonné des chants patriotiques où les paroles originales ont été remplacées pour exiger une deuxième République tout en appliquant les articles 7 et 8 de la Constitution.

«Nous sommes un mouvement pacifique et résolument déterminés pour accomplir une transition pacifique au profit de jeunes algériens qui gouverneront la nation comme elle le mérite. L’Algérie mérite mieux que des vieillards et des séniles qui l’ont menée vers une faillite politique et économique, en faisant perdre espoir à des millions d’Algériens jaloux de leur identité», clamera un retraité. La marche s’est déroulée dans le calme jusqu’à la dispersion des manifestants qui se sont une fois de plus exprimés de manière pacifique dans une ambiance conviviale et bon enfant en maintenant des revendications fermes.

Hafidh Bessaoudi

Partager