La voix de la raison

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Par S. Ait Hamouda

Que n’a-t-on pas dit, redit, ressassé et ânonné jusqu’à l’ivresse subtile, jusqu’à se morfondre dans le vertige, jusqu’à se dandiner de mur en mur, jusqu’à renverser la table avec son contenu, jusqu’à prendre son saoul pour une bénédiction de Dieu.

Qu’à cela ne tienne, rien n’est plus juste, n’est plus raisonnable, rien n’est plus logique que l’addition appliquée dans le calcul millimétré au quantième de ce que suppose le delta quand il plie ses ailes devant tes yeux hagards. Laisser tomber dans la marre toute chose qui te soit chère, sans haut le cœur, sans te lamenter de ta perte, sans dire un mot qui ne soit de toi, comme ta propriété légitime.

Ce mot qui sort de tes tréfonds obnubilés mais oublieux du passé se laisse choir entre tes mains indécis. Tu trembles de trop de précautions convoquées hâtivement, dans la précipitation, pour faire vite et bien. Et alors que faut-il faire lorsqu’on perd la boussole, rien, à moins de prendre la direction qui sied à tes égarements sans te poser de questions, si elle est la bonne ou la mauvaise.

Cependant, il y a des directions trompeuses, comme les mirages, qui se pointent à l’horizon pour te leurrer et qui n’étanchent guère ta soif. Regarde bien devant toi et avance vers ton destin. Celui que tu auras choisi sans le demander à personne. Parce que ton destin est sous ta responsabilité et nul autre que toi ne peut le choisir à ta place, ni te conseiller à pendre un autre chemin que celui de ton choix.

Avance et ne te poses point de questions sur le bien ou le mal que peuvent te causer trop d’interrogations. Laisse toi aller vers où tes pas sauront te porter. Tu ne t’égares aucunement en empruntant la voie de la raison. Quand bien même tu perds le nord, tu finiras tôt ou tard par le retrouver dans tes pérégrinations à l’emporte pièce. C’est ce qu’on appelle le futile et le sensé dans les démarches hasardeuses de celui auquel on conseille la marche à suivre, par delà la logique et par effet de provocation obsolète et surannée.

S. A. H.

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