Le lait ne sera que plus blanc

Partager

Parmi les déclarations de ministres qui font sursauter de joie les ménages et ceux qui patientent un peu plus d’une quinzaine de jours pour, enfin, recevoir dans leur compte leur maigre pitance, les mesures qui mettront fin à la pénurie de lait. Il y a aussi les enfants et les bébés qui, s’ils sont mis au courant à temps, s’arrêteront de manifester leur rage dans leurs petits lits. Ainsi donc, c’est le Président en personne qui s’engage à mettre fin à la pénurie de lait dans six mois. Donc plus de queue devant le commerçant du coin pour se courber devant lui en quatre, afin d’avoir ses quatre sachets de lait, sans, évidemment, le litre de lait de vache vendu concomitamment. Cependant, cette mesure, consistant tout bonnement à signifier à tous les acteurs tournant autour de ce créneau que le temps de la vache à lait est révolu, gagnerait à être accompagnée de mesures tout aussi salvatrices, consistant en la surveillance et l’application de sanctions contre tous les auteurs des subtilisations de ce produit au prix soutenu.

Les efforts du gouvernement ne sauront se faire sentir que si la commercialisation de ce produit se voit épargner les spéculations et a lieu loin des appétits des fabricants des dérivés de ce lait destiné à bouillir chaque jour dans chaque foyer. Si la farine continue toujours de nous donner notre baguette quotidienne, c’est que sûrement la machine mise en place pour que ce souci n’en soit pas un est bien rodée. «Le traitement définitif de la question du manque de lait et la nécessité de mettre en place une politique nationale de stockage de produits alimentaires, afin de palier les problèmes de commercialisation, sont un des chantiers qui préfigurent l’Algérie nouvelle que le Président et son gouvernement s’attèlent à concrétiser. Dans six mois donc, nous aurons à palper la réussite de cet engagement qui ne doit être nullement vu comme un projet, encore moins comme une promesse.

A. B.

Partager