Le tourisme peine à démarrer

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La saison estivale est déjà là. Afin d’être au rendez-vous, une course contre la montre vient d’être engagée à Boumerdès. Offrir les meilleures conditions d’accueil est l’objectif primordial des autorités locales, qui tablent cette saison sur un chiffre de 15 millions de vacanciers sur les côtes de la wilaya. Cependant, le temps ne semble pas jouer en faveur de la concrétisation d’un tel objectif, d’autant plus que les préparatifs ne sont pas encore lancés dans plusieurs localités balnéaires.

Aussi, ce n’est que récemment que le nouveau wali, Yahia Yahiatène, a pris le dossier touristique en main, en effectuant des visites de terrain sur le littoral de la région, long de quelque 100 km. Des carences sont à relever dans toute la région. Hormis le front de mer de Boumerdès, Corso et la plage de Boudouaou El-Bahri, aucune autre plage n’est aménagée dans la wilaya. Les accès y menant sont inexistants, soit quasiment dégradés, notamment à Zemmouri El-Bahri, Figuier ou à Afir, qui recèle de belles plages sur la côte Est.

Celles-ci attirent, à elles seules, des milliers d’estivants des quatre coins du pays. Le manque d’infrastructures d’accueil, comme les restaurants, les cafétérias et autres services, est également palpable. Les quelques gargotes et fast-food de fortune construits anarchiquement ici et là sont boudés par les vacanciers, soupçonnant des conditions d’hygiène douteuses. Les vespasiennes sont soit inexistantes, soit dégradées et insalubres. Celles-ci sont une source de désagréments multiples et polluent même les plages. Si les toilettes publiques sont rares, les douches, elles, font carrément défaut sur les côtes de Boumerdès.

Par ailleurs, les vacanciers appréhendent cette année encore le paiement des espaces de stationnement, malgré les assurances du ministère de l’Intérieur sur la gratuité des parkings. D’aucuns s’attendent aussi à des entrées payantes, comme ce fut le cas les années précédentes, au niveau de certains plages dont l’accès est censé être gratuit. Les avis d’appels à la concession de plages sont dans la plupart des cas infructueux en raison du «manque de professionnalisme» des postulants, de «pratiques bureaucratiques» et de «malversations de certains fonctionnaires».

A Dellys, l’APC a été contrainte de relancer l’avis d’appel d’offre de concession n’ayant pas abouti, alors que que l’on est qu’à quelques jours du lancement de la saison estivale. Par ailleurs, contrairement à l’année écoulée, certaines plages seront fermées cette saison, comme celle de Mendoura, dans la commune de Legata. Selon une source locale, cette décision a été prise en raison de la proximité de ce lieu touristique avec un champ de tir de l’Armée. Concernant les actions de nettoyage, elles n’ont été entamées que très tardivement cette année.

En effet, ce n’est que récemment que des groupes de militants d’associations environnementales ainsi que des agents d’une entreprise de nettoyage ont commencé l’opération au niveau de certaines plages, comme celle de Boumerdès où d’importantes quantités de détritus et de déchets de toutes natures ont été collectées. À toutes ces insuffisances s’ajoutent le manque de sécurité, élément essentiel pour la mise en œuvre et la réussite de la politique de tourisme, ainsi que les carences enregistrées en matière d’infrastructures routières et hôtelières. Pour rappel, 37 projets d’hôtels d’investisseurs privés sont à l’arrêt et des blocages multiples touchent une vingtaine d’autres à l’échelle de wilaya.

Youcef Z.

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