Les raisons d’une colère

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Des citoyens du village Issoumathen, relevant territorialement et administrativement de la circonscription d’Azeffoun, à une soixantaine de kilomètres à l’extrême nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou, ont procédé, vendredi passé, à la fermeture de la route nationale n° 73, qui mène de la commune d’Aghribs à destination d’Azeffoun.

La détérioration du cadre de vie des villageois est à l’origine de la fermeture de ce tronçon routier très fréquentée surtout en cette période estivale pour regagner la ville côtière de l’ex-Port Guidon. Les habitants protestataires, qui estiment que leur village est carrément oublié, évoquent de multiples insuffisances caractérisant leur quotidien depuis des années.

Entre autres motifs étant à la base de cette action de contestation, ultime recours dans l’espoir d’avoir un écho favorable auprès des autorités concernées, les contestataires signalent de prime abord le manque accru d’eau potable au sein de leur village. La conduite d’AEP y a été faite, mais à présent l’eau fait défaut et aucune goûte ne coule des robinets. Un père de famille dépité explique : «Disons que cette action est entreprise à contrecœur. Nous n’en pouvons plus de mener une vie sans eau. Nous sommes contraints de nous approvisionner en eau potable, de plus en plus rare, après une rude journée de travail. Au lieu de nous reposer après huit heures sous un soleil de plomb, nous partons à la recherche de ce liquide de première nécessité. Jusqu’à quand va durer cette lamentable situation ? En tout cas, elle demeure pour nous l’ultime recours pour faire entendre notre voix. Nous ne voulons par ailleurs plus des fausses promesses.»

Parmi les autres motifs étant à la base de la fermeture de l’axe routier figure aussi la dégradation de la route desservant Issoumathen. «C’est une chaussée tout simplement impraticable. Pour regagner la RN73, ou se trouve un abribus et prendre un moyen de transport et aller à l’école, les enfants scolarisés sont contraints de parcourir tant de kilomètres à pieds dans la boue en hiver. En cette période d’été, en plus qu’elle est totalement impraticable, la route est complètement couverte de poussière. Nous aussi, nous souffrons le martyre pour aller au travail. Les proches qui viennent nous rendre visite également», tempête un autre citoyen en colère.

L’indisponibilité du réseau d’assainissement, d’aires de jeu et autres structures de loisirs, mais aussi du gaz de ville, non opérationnel même si les travaux de raccordement des ménages du village ont été faits, font également partie des doléances soulevées par les villageois protestataires d’Issoumathen.

Dj. T.

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