«Libérez les détenus !»

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Les avocats affiliés au Barreau de Béjaïa se sont rassemblés, hier, à l’intérieur de la cour pour réclamer «une justice indépendante» et «la libération des jeunes arrêtés, vendredi dernier, à Alger».

A l’avant-garde des luttes pour un changement du système, les robes noires ont tenu, par leur énième action antisystème, à afficher leur entière «adhésion» au mouvement populaire du 22 février. Durant plusieurs minutes, ils ont scandé haut et fort : «Libérez la justice !», «Libérez les détenus !», «Libérez l’Algérie !», «Mazalagh d’Imazighen !», «Justice indépendante !», tout en brandissant le drapeau national et l’emblème amazigh. Prenant la parole, le bâtonnier de Béjaïa dira : «Quelles que soient les manœuvres du pouvoir, le peuple saura les déjouer et restera uni dans la diversité», plaidant pour «une justice indépendante qui ne répond pas au téléphone».

Évoquant la mise sous mandat de dépôt de jeunes manifestants pour avoir brandi l’emblème amazigh, Salem Khatri estime que ces derniers «n’ont commis aucun crime», précisant qu’il n’y a «aucun article dans le code pénal qui incrimine le port de l’emblème amazigh». Pour lui, l’arrestation de ces jeunes serait «une manœuvre du pouvoir» pour casser le mouvement populaire. «Le peuple n’est pas dupe s’agissant des manœuvres du pouvoir. Il est sorti à travers tout le territoire national, le 21 juin, pour dire à ce pouvoir : nous sommes unis. Mieux, pour lui dire que Tamazgha est symbolisée par cet emblème» a-t-il soutenu, en expliquant que les tenants du pouvoir ont, depuis 1962, tout fait pour «diviser le peuple».

Le bâtonnier de Béjaïa estime que «les sortie de la députée Naima Salhi font partie des manœuvres du pouvoir pour diviser le peuple», annonçant qu’une plainte sera déposée contre cette parlementaire, au niveau de la cour de Béjaïa. Sur un autre registre, Me Khatri a indiqué qu’un collectif d’avocats du Barreau de Béjaïa sera constitué pour la défense des jeunes manifestants arrêtés, vendredi dernier, à Alger, tout en annonçant que la prochaine réunion des Barreaux d’Algérie se tiendra à Béjaïa.

«A la demande du barreau de Béjaïa, je vous informe que la prochaine réunion des Barreaux d’Algérie aura lieu ici à Béjaïa» a-t-il ajouté, révélant qu’une fin de non-recevoir leur a été signifiée pour la tenir à l’auditorium de Targa Ouzemmour de l’université de Béjaïa. «L’administration rectorale, évoquant des instructions venant d’en-haut, a réservé une fin de non-recevoir à notre demande. S’il le faut, nous la tiendrons sur l’esplanade de la maison de la Culture Taos-Amrouche ou dans la rue» a-t-il tonné, tout en soulignant que «les avocats sont et seront toujours à l’avant-garde des luttes pour l’instauration d’un Etat de droit et des libertés, un Etat démocratique et une justice libre».

F. A. B.

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