L’indemnisation refusée par l’Intérieur

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Le projet de réalisation de la zone industrielle de Souama ne verra pas le jour de sitôt. La délibération faite par l’APW de Tizi Ouzou à cet effet, portant indemnisation des occupants recensés, a été rejetée par le ministère de l’Intérieur.

L’information est tombée comme la foudre sur les présents à l’hémicycle Rabah Aissat, hier, lors de la session ordinaire où le suivie des délibérations a été programmée. «Le ministère de l’Intérieur a considéré invalide la délibération pourtant réalisation immédiate de la zone industrielle de Souama et indemnisation des occupants recensés», a fait savoir le secrétaire général de la wilaya, M. Tibourtine. Le motif, selon lui, est que cette décision ne relève pas des prérogatives de l’APW. Un vif débat a été enclenché suite à cette nouvelle qui a fortement déçu les élus.

Ces derniers n’ont pas hésité à dénoncer un manque de volonté politique pour la réalisation de ce projet. «C’est un problème de volonté politique et non juridique», dira-t-on. Une réflexion partagée par plusieurs intervenants. Mais aussi le président de l’APW, qui s’est posé la question : «Que font les services de l’État pour la concrétisation de ce projet ?» surtout que, souligne-t-il, le rejet de la délibération n’est pas accompagné de solution ou de propositions pour régler ce problème». Pour Youcef Aouchiche, l’administration doit cesser de faire dans la lecture rigide des textes.

Il a exigé que «des solutions soient trouvées». Le wali, quant à lui, a réfuté l’accusation du manque de volonté politique insistant sur «les moyens mis en place par l’État pour concrétiser les zones industrielles à travers le territoire national». Selon lui, «le problème est technique ou juridique». «Comment payer les occupants alors que la propriété des terrains est à l’État ?» s’est-il interrogé. Dans ce sillage, des élus ont estimé que «si les terrains sont domaniaux, l’État doit entreprendre une procédure judiciaire pour déloger les occupants».

Une autre proposition s’est portée sur la nécessité d’entamer les travaux sur les parcelles de terrains qui ne sont pas concernés par le conflit. Pour rappel, la zone industrielle de Souama a été créée par décret présidentielle en 2012, sur une superficie de 327 ha. Le blocage perdure depuis des années. Les deux camps campent sur leurs positions. Les occupants, des riverains du village Ait Zellal, ont requis la reconnaissance de la propriété des terres, la finalisation de l’opération cadastrale et l’établissement des livrets fonciers.

L’administration, pour sa part, insiste sur la nature domaniale du terrain. Une délibération a été votée à l’unanimité par les élus pour «la réalisation immédiate de la zone d’activités de Souama et l’indemnisation des occupants terriens recensés dans le plan cadastral 2007/2009» lors de la session extraordinaire de février dernier, consacrée à cet effet. À noter que cette délibération a encore été revotée symboliquement hier, pour exprimer encore la volonté de l’assemblée à concrétiser le projet.

Kamela Haddoum.

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