L’indispensable réforme !

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La presse publique devrait connaître prochainement une réforme radicale, en vu de la restructurer et la rendre plus «performante». C’est ce qu’a préconisé, dimanche, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, au Conseil des ministres. Il a également proposé de «relancer» le secteur des médias publics et privés et les mobiliser pour «contribuer au rétablissement de la confiance du citoyen en les institution de son pays». Pour sa part, le président de la République a insisté sur l’urgence de réorganiser et d’encadrer juridiquement les chaînes de télévision privées. Le chef de l’Etat a ainsi mis l’accent sur «l’impératif d’accélérer la régularisation de la situation juridique des chaînes privées pour qu’elles soient en conformité avec la loi sur l’audiovisuel, de même que pour les supports électroniques». «Soulignant l’impératif du respect de la déontologie, il a appelé à tirer profit de la contribution des compétences médiatiques passées du secteur pour l’enrichissement de la scène médiatique et la formation des jeunes journalistes», a précisé le communiqué du Conseil des ministres, qui a ajouté que Tebboune a donné des orientations concernant la communication institutionnelle et la presse publique, ordonnant le lancement immédiat d’une chaîne parlementaire, sans oublier le fait de «penser dès maintenant à une chaîne dédiée aux jeunes». Dans son exposé, Amar Belhimer a d’abord présenté «la stratégie d’adaptation de la communication gouvernementale à la nouvelle situation que connaît le pays, au lendemain du Hirak bénit du 22 février». Le ministre a, à cet effet, mis en avant «la nécessité d’une communication institutionnelle complémentaire, la mise en place de structures de veille médiatiques efficaces, l’accompagnement des institutions de l’Etat pour la concrétisation des engagements du président de la République à travers des plans de communication sectoriels et la réhabilitation des cellules de communication institutionnelle».

Introduction du théâtre dans les écoles

En ce qui concerne le secteur de la Culture, plusieurs propositions de la ministre ont été approuvées par le Conseil des ministres. Malika Bendouda a ainsi exposé sa stratégie visant à redonner à la culture une place de choix, au sein de la société algérienne, visant, notamment, l’épanouissement de l’esprit. Ainsi, la ministre a proposé «une stratégie basée sur trois axes, à savoir : l’éducation à apprécier l’art et la pensée, en accordant de l’intérêt au théâtre pour enfant et en instituant un prix national du théâtre à célébrer annuellement à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance. Il a été question, en outre, de la restructuration des Théâtres régionaux et du lancement de petits théâtres communaux ainsi que le perfectionnement des formateurs et encadreurs». Le deuxième axe concerne le «lancement de l’industrie cinématographique par la création d’une dynamique de diffusion de longs métrages disponibles au ministère, dans les salles de cinéma, la création d’un centre cinématographique national, l’augmentation de la production cinématographique à 20 films par an et la régularisation définitive de la situation des salles de cinéma, sous tutelle des collectivités locales, dont la plupart sont hors service. Pour réaliser un décollage dans ce domaine, la ministre a proposé des exonérations fiscales et parafiscales, en faveur des professionnels du secteur».

Le troisième axe porte sur «la valorisation des sites archéologiques et la promotion du tourisme culturel. La concrétisation de cette stratégie implique la révision des cadres législatif, administratif, structurel et de services de la production culturelle». Abdelmadjid Tebboune, lui, a prôné «la focalisation sur les dossiers urgents pour cette année, partant de la volonté d’encourager l’ouverture sur la culture mondiale et la dynamisation de l’activité théâtrale, tant dans les écoles pour préserver la personnalité de l’enfant qu’à travers l’invitation de la diaspora à constituer des associations théâtrales pour donner des représentations en Algérie, afin de raffermir leur lien avec la patrie», a souligné le communiqué du CM. Pour le chef de l’Etat, «la relance de l’industrie cinématographique vise à encourager l’investissement dans les studios de production, en octroyant tous les moyens incitatifs aux professionnels, notamment le foncier et les crédits bancaires, en vue de diversifier cette production pour qu’elle contribue au renforcement du patriotisme des Algériens et du sentiment de fierté à l’égard de l’Algérie et de son histoire, toute entière». Il a, par ailleurs, appelé à «orienter le cinéma commercial vers le rayonnement culturel de l’Algérie à l’échelle mondiale, en tant que meilleur moyen face à l’invasion culturelle». Le Conseil des ministres a ensuite suivi et approuvé un exposé, présenté par le ministre de la Jeunesse et des Sports, axé sur la promotion de la jeunesse et le développement des activités physiques et sportives, le renforcement de l’infrastructure et la prise en charge des jeunes du Sud et des régions isolées et montagneuses pour lutter contre la marginalisation et l’exclusion à travers un plan quinquennal permettant de déceler les talents sportifs parmi des millions d’élèves et d’étudiants.

M. A. T.

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